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L645 SCIENCE DE JÉSUS-CHRIST. EXPLICATIONS DES PÈRES 1646

jc-proew àv(ipto-iv<oXsyj-Tai. iXX’oTSe Œïxwç. De recta fide ad Augustas et Dominas, 1. II. c. xvii, P. C,

i xxvi, col. 1356.

<// On pourra également consulter d’autres textes d’authenticité douteuse : Ado. anthropomorphitas, c. xiv, /'. (, .. i. i wxvi. col. lioi : In Matih., deux fragments, t. lxxii, col. 444 H et 144 C-445. Voir les textes dans J. I. '.breton. ]). 572-573.

Kn se repartant aux textes relatifs au progrès en sagesse et en grâce (voir ci-dessus, col. 1636 sq.), on souscrira à la conclusion du P. Lebreton :

Dans cet énoncé, pour serrer lie plus prés la pensée de saint Cyrille, nous avons tenu a représenter cette ignorance comme apparente, comme extérieure, ainsi que le saint Docteur le fait lui-même le plus souvent ; mais nous ne pensons

pas que par là il veuille signifier une feinte ou un faux semblant : dans cette hypothèse on ne pourrait comprendre le dessein miséricordieux du Christ, sur lequel il insiste tant ( il a voulu prendre toutes nos infirmités pour les guérir toutes >) et l’on ne pourrait non plus s’expliquer ce rapprochement de la croissance physique du corps avec le dévelopi> ni 'nt progressif de l’intelligence. On interprétera plus exactemsnt cette doctrine en concevant, d’après saint i > rille, cette ignorance humaine comme réelle, mais comme étant, pour ainsi dire, à la surface de la vie du Christ ; quiconque pénétrera plu. avant, rencontrera la divinité et sa ice infinie ; cette ignorance n’est qu’une forme extérieure (T/f, u.a) : mais l’humanité du Christ est appelée du mSms saint Cyrille, et dans ces mêmes passages, ayrf, [LCt i/8p iwivov i Thés., 28, P. (, ., t. lxxv, col. 429 B). En reprenant cette expression, que saint Paul avait consacrée, saint Cyrille n’entend certes pas mettre en question la réalité de l’humanité du Seigneur, mais montrer qu’il y a en lui, sous les dehors de cette humanité, une autre nature plus intime, plus profonde ; c’est dans le même sens qu’il écrit : « Le Christ attribue l’ignorance à son humanité, et non pas à su propre nature -r i Kv6pb>ROTT|Ti xai o*j rij ait-tla ;  ; 7=i '<> xs/yosîv xEprrt(ri)9tY (Thés., P. G., t. lxxv, col. 373 A). L’humanité du Christ est, avant tout, pour lui, l’instrument dont se sert le Verbe (Thés., t. lxxv, col. 429 C) et par lequel il révèle sa divinité (ibitl., col. 428 B) ; à son gré, il y manifeste l’ignorance propre aux hommes, ou il y fait transparaître la science d’un Dieu. Op. cil., p. 575-576.

Est-il besoin de faire observer combien cette conception correspond parfaitement à l’idée maîtresse de la christologie cyrillienne ? Conception séduisante, a coup sûr, mais à laquelle le progrès de la théologie apportera des modifications. Ce sera d’une part le fait de saint Augustin qui montrera que l’ignorance n’est pas assimilable aux infirmités physiques et le résultat, d’autre part, des controverses monophysites et monotliélites (VIe et vue siècles).

1. Saint Augustin et ses disciples.

a) Saint Augustin a commenté à maintes reprises le texte de Marc,

xiii, 32. Citons les principaux passages : De diuersis guxst. LXXX1II, q. lx, P. L., t. xl, col. -18 ; Serm., < vii, t. xxxviii, col. 589 ; De Trinitate, t. I, c.xii, n. 23, t. xlii. col. 837 ; De Genesi ad litt., t. I, c. x.xiii, n. 31. t. xxxiv, col. 190 ; In ps. xxxv/, n. 1, t. xxxvi, col. 355. On pourra comparer l’interpréta ! ion de Act., i, 7 dans Epist., exerv, De fine sœculi, c. ii, n. 1. t. xxxiii, col. 906.

L’interprétation de saint Augustin n’a jamais varié : le Christ connaissait comme le l'ère le jour du jugement ; s’il a dit qu’il l’ignorait, c’est qu’il ne pouvait ni ne voulait le révéler. La saint Docteur illustre son affirmation de nombreux exemples. L’influence d’Augustin s’exerce principalement par sa doctrine théologique de l’ignorance et du péché. Athanase et surtout Cyrille d’Alexandrie voyaient dans l’ignorance du Seigneur une intention miséricordieuse : application du plan de l’incarnation (l'économie), par lequel le Fils de Dieu a pris sur lui toutes nos misères pour les guérir. Augustin distingue l’ignorance des autres infirmités. -us a pu prendre la faim, la soif, la mort même, il n’a pu prendre l’ignorance, parce que l’ignorance est

non seulement la conséquence, mais encore le principe du péché. Voir cette explication dans De peccat. meritis et remiss., I. II. c. xxi.x. n. 18, t. xl.iv, col. iso. Les mêmes traits se retrouvent dans le De civitate Dei, I. XXII, c. xxii, n. 1, t. xi. i. col. 784 : l’ignorance est un abîme dans lequel ont été précipités les fils d’Adam. Si le Christ nous sauve de cet abîme, ce n’est pas en s’j précipitant lui-même, car » il est notre science et notre sagesse », De Trinitate, I. XIII, c. xix, n. 2 1. t. xlii, col. 1034. Ailleurs, dans une interprétation allégorique de l’histoire de Lazare, saint Augustin oppose à l’igno raine la science du Christ, « qui n’a pas commis de péché et qui n’a rien ignoré ». De div. qiursl. LXXXI1I, q. i.xv, t. XL, col. 00.

On le voit, saint Augustin fait entrer dans la solul ion du problème la conception de la faute originelle et de l’ignorance, suite de cette faute.

b) L’influence de saint Augustin se fait sentir : Tout d’abord dans la rétractation de Léporius. Commentant Luc, ii, 52, Léporius affirme dans le Christ une science progressive et attribue la réalité de ce progrès au dessein rédempteur du Christ qui a voulu porter toutes nos infirmités : voir ci-dessus, col. 1637. En second lieu. Léporius anathématise la doctrine qu’il avait professée et qui attribuait l’ignorance au Christ : dici non licet etiam secundum hominem ignorasse Dominutn prophetarum. Libellas emend., n. 10, P. L., t. xxxi, col. 1229.

Si l’on trouve encore parfois contre Eutychès (Vigile de Thapsc dans Contra Eutijchetem, t. V, c. xiii, P. L., t. i.xii, col. 143 ; cf. c. vii, col. 139 ; c. XII, col. 143), ou contre les ariens (S. Fulgence, Ad Trasimundum, . I, c. viii, P.L., t. lxv, col. 231) l’argumentation de l’ignorance pour prouver la réalité de l'àme du Christ, l’influence du docteur d’Hippone se fait néanmoins sentir dans la réponse de Fulgence à Ferrand, Epist., xiv, q. iii, n. 25-34, P. L., t. lxv, col. 415 sq. Il s’agit de savoir « si l'âme du Christ a eu pleine connaissance de la divinité qui l’a prise ». La réponse de Fulgence, sur ce point précis, est ferme : nous autres, fils adoptifs, nous ne connaissons que partiellement la divinité ; au contraire, l'àme du Christ en a eu pleine connaissance ; il observe toutefois qu’elle ne connaît pas la divinité comme la divinité se connaît elle-même (n. 31. col. 430). Cette remarque psrmet de corriger en un sens acceptable la conception de Fulgence. Voir Thomassin, De incarnationc Verbi Dei, t. VIII, c. i-vn ; Chr. Pesch. Prxlectiones dogmaticæ, t. iv, n. 250-251. L’influence de Fulgence fut considérable dans le haut Moyen Age, sur Alcuin, De Trinitate, t. II, c. xi, P. L., t. ci. col. 30 B-31 A, et plus tard, sur Hugues de Saint Victor.

5. Controverses christologiques des VIe et VIIe siècles. — C’est seulement ici, à proprement parler, la controverse agnoète ; car les agnoctes sont des monophysites qui, sous la conduite de Thémistius, se séparent vers 540 du patriarche monophysite d’Alexandrie, Timothée II. Voir Agnoètf.s, t. i, col. 592. Les principaux documents relatifs aux agnoètes sont : Libérât us. diacre de Cartilage, llreviarium causæ. nestorianorum et eutychianorum. c. xix, P. L., t. LXVlll, col. 1034 : Euloge, patriarche d’Alexandrie, dans Photius, Cod., 230, P.. ;.. t. ciii, col. 1080-1084 ; s. Grégoire le Grand, Epist., x.xxix, /'. L., t. i.xxvii, col. 1090-1099 ; pseu do-Léonce de Byzance, De seetis, v, P. G., t. lxxxvi,

col. 1232 I) ; Timothée, prêtre de Coiislanlinople. /' receptione hæreticorum, I'. C. t. lxxxvi, col Il B,

53 1). Ô7 C : S. Jean I lain iscènc. Il.rr.. i.xx.xv. /'. (, ..

i xciv, col. 756 B. Voir également quelque : textes dans la Doctrina Patrum, éd. I >iekamp, Munster-en w

I'.iot. p. 104-109. La plupart de ces textes réuni !

.1. Marie, a la fin de a ilisscrl al ion Dr agnoetOTUm

doctrina, argumentum patristicum pro "/"