Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1647 SCIENCE IM. JÉSUS-CHRIST. EXPLICATIONS DES PÈRES L648

Christi licminis relatioa, Zagreb, 1914, p. 113-120.

a) EiiU <je nie toute ignorance dan le Christ et pense que son humanité connaissait tout le présent et tout 1 avenu Avec < vrille et Grégaire de izianze, il faut entendre Marc, iii, 32, en ce sens que l’ignorance est conçue comme une propriété naturelle de l’humanité du Christ, i par une abstraction de l’esprîl. on la considère foi melh ment comme humanité. Si quelquesuns des saints Pères ont attribué l’ignorance à l’humanité Mu Christ, iK n’ont pas donné cela comme un dogme (o’j/ cjç 8ôy(xa to’jto 7rpo^veyxav), ils s’en sont servi seulement p >ur écarter une objection arienne ; au reste on peut aussi avec piété entendre leur lan gage au figure. S’il invoque l’autorité de Cyrille d’Alexandrie, il corrige 1° principe de su doctrine : le Christ a pris sur lui nos infirmités corporelle ?, mais l’ignorance ne peut être assimilée à ces infirmités. Col. 1081 H. Cf. fixeront, III. s/, des dogmes, t. m. p. 128129.

b) Saint Grégoire le Grand, à qui la cause avait été déférée en même ton]), qu’au patriarche d’Alexandrie <t à qui Euh g-- avait communiqué : a répanse, adhéra : ans réserve à la doctrine ex]) » ée par Euloge, qu’il résume < n quelques mots : Incarnatus Unigenilus… in natura quidem liun.anitalis no vit aient et horam judicii, serf lumen hnne non kx natura hurnanilalis m ni. Mais le p ; p.- ne répond pas à une instance que lui avait soumise l’apocrisiaire Anatole, concernant la possibilité pour le Christ d’assumer l’ignorance, comme il a assumé, lui l’Immortel, la mort. On vient de lire comment Euloge résolvait cette difficulté.

c) Saint Sophrone, patriarche de Jérusalem (034638). dans sa lettre à Sergius de Constant im pie, condamne Thémistius (P. G., t. lxxxvii, col. 31923193). Mom physites, les agnoètes n’admettent dans le Christ qu' une nature composée > : par suite, en supposant le Christ ignorant, ils en font un « pur homme » (I).

d) Léonce de Byzance est formel : pas d’ignorance dans le Christ car il faudrait aussi l’accuser de péché, le péché étant la suite de l’ignorance. Contra nestoriitnos eteutych., t. III, c. xxxii.P. G., t. i.xxxvi, col. 1373 B. Par contre l’auteur du De sectis (pseudo-Léonce), malgré la condamnation de l’agnoétisme, continue à proposer l’ignorance dans la nature humaine comme une doctrine n cevahle. Il rappelle les discussions soulevées parmi les mont physites au sujet de la science du Christ, rapporte que le concile (de Chalcédoine) refusa de s’en occuper, que « la plupart des Pères, ou même presque tous, semblent professer l’ignorance du Christ, que la réalité de sa nature humaine nous conduit au même résultai et de même l'Évangile. De sertis, x, 3. P. r ;., t. i. xxxvi, col. 1264 A. C’est le dernier témoignage de la littérature chrétienne grecque parlant de l’ignorance humaine du Christ.

e) Désormais la distinction formulée tant par les mom physites (pal riarche TImothée) que par les catholiques (Eulog) est a en ptée de tous : le Christ a pris sur lui nos Infirmités physiques, mais pas notre ignorance. Saint Maxime i i 662), Opusc. theol., i.xvi, /'. G., t.xci. col. 217-221 ; cf. Dial. euni Pyrrho, col. 305 ; Anastase le Simule ('.M. c. xvi, dans la bi elrina l’ulriini. p. 104-105, et surtout saint Jean Pamascènc († 749),

lequel, exposant cette doctrine, la confirme par le texte classique de saint Grégoire de Nazianze. Il affirme que le christ a pris toutes nos infirmités, sauf le péché, mais ces Infirmités sont seulement -y. çuoixà

/'/'. £Su£6Xy)T(X --/Or, . De fuie nrlli.t. III, c. xx, P. (, '. t. XCIV, col. 1081. 1 'ignorance ne rentre pas dans cette

catégorie, et le Christ n’en a pris que l’apparence.

Ibid., I. IV. c. xvii i, col. 11. S.").

Il est intéressant de constater que, par une autre VOie, les Pèles gr< es sont arrivés à la niéni conclusion

que saint Augustin.

Le discours eschatologique. Les interprétations patristiques relatives aux prétendues emurs eschatologique s de Jésus Christ ne présentent qu’un intérêt médiocre. Le problème eschatologique, pisé à prop)s de la pensée maîtresse du Sauveur relativement à son règne, n’a été soulevé qu'à une époque très rapprochée de la nôtre et, par conséquent, on en chercherait en vain la discussion chez l 's Pères.

1. En ce qui concerne Mut th.. xvi, 27-28 et les textes parallèles de Marc et Luc. l’interprétation qui les rapporte à l’avènement du Fils de l’homme comme juge lors de la destruction de la ville de Jérusalem est le fait d’auteurs trep proches de nous paur qu’on en paisse tenir compte ici. Pestent, chez les Pères, deux interprétations principales.

La première concorde substantiellement avec l’exégèse du texte proposé plus haut. Elle rapporte Marc, viii, 39 (ix, 1) et Luc, îx, 27 à l'Église déjà établie dans le monde et affirmant ainsi la venue du fils de l’homme dans son royaume. S. Grégoire le Grand, In Evang., nom. xxxii, n. 6, P. L., t. lxxvi, col. 1236 sq. L'établissement du royaume sur la terre encouragera les fidèles dans l’espérance du royaume du ciel : videndum regnum bei promitlit in terra, ut hoc ab eis fidelius in cœlo prxsumatur. Ex ipso itaque regno quod jum videmus in mundo esse sublimalum sperernus regnum quod in cœlo ererfimus percipienrfum. Noir également Pède le Vénérable, P. L., t. xcir, col. 80 13, et Raban Maur, P.L.. t. i : ii. col. 996 AP.

La seconde interprétation rapporte la venue du fils de l’homme en puissance au fait de la transfiguraration qui devait se produire six jours après cette parole de Jésus. Origène rapporte que certains (tivéç) adoptaient déjà cette explication. In Matth., tom.xii, n. 31, P. G., t. xiii, col. 1052 ; mais c’est surtout saint Jean Chrysostome qui a attaché son nom à cette ( pinion, In Matth., hom. liii, n. 1 sq., P. G., t. i.mi, col. 519. En réalité cette Interprétation vient du gnostique Théodote, voir Clément d’Alexandrie, Excerpta Theodoti, iv, P. G., t. ix, col. 656 P. Elle est enseignée chez les Latins par Hilaire, In Matth.. c. xvii. n. 1, P. L., t. ix, col. 1012-1013 ; par Jérôme, In evang. Matth., t. III, P. L., t. xxvi, col. 125 PC ; par Ain broise, Exposit. evang. sec. Lucum, t. VII, n. 1, P. L., t. xv, col. 1785 ; chez les Grecs par Cyrille d’Alexandrie, in Matth., P. G., t. lxxii, col. -124 C ; In Lucam, ibid., col. 052 D-053 AB ; par les commentateurs Théophylacte, Enarr. in evang. Matth., P. G., t. cxxiir, col. 321 D ; In Marc, ibid., col. 577 C ; /n Luc, ibid.. col. 817 D-820 AB.et Euthymius, In Matth., c. xx.xui. P. c, '.. t. cxxtx, col. 476 BC.

2. L’interprétation de Matth.. xxvi, 64, et de Marc, xiv, 02 est on p sut dire unanime dans le sens du jugement dernier. Citons quelques noms : Origène, Comment, séries in Matth., n. 111, P. G., t. xiii. col. 1758 ; Cyrille d’Alexandrie, In Matth., P. G., t. i.xxii. col. 100 PC ; Théophylacte, In Matth., P. G. t. i.xxiii. col. 150 C ; In Mare., ibid., col. 660 C ; Euthymius, In Matth.. P. (, '., t. c.xxix, col. 697 CI) ; Hilaire. In Matth., c. xxviii, n. 1, P. I… t. ix. col. 1003 CD : Pède, /'. /… t. x. ii, col. 113 D ; col. 281 A ; Raban Maur, t. evrr, col. 1121 C. Saint Jérôme, In Matth.. t. IV, P. L., t. xxvi, col. 21(1 P. se contente de citer le texte sans le commenter.

3. Enfin, la phrase : Cette génération ne passera p is « , a reçu des Pères deux Interprétai ions assez difîé rentes. Aucune Interprétation n’envisage de la ]) ut du Christ l’idée d’un retour prochain ; il ne saurait donc être question d’interprétation strictement littérale.

Mais « cette génération piui s’entendre il" la raiv juive ou de tout li' g 'lire hum un Saint Jérôm laisse l « p'. ion : aut < mne g. nus le iniiiuui signifient, nul spe cialitcr Judœorum. In Matth., xxiv, 34, P. L., t. xxvi,