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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/738

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SYMÉON DE THESSALONTQUE


— cette année-là il procéda à la dédicace de l’oratoire Saint-Georges, au monastère Saint-Paul de l’Athos — Syméon, au témoignage d’Allatius, dans sa Diatriba de Symeonibus (cf. P. G., t. clv. col. 12-18), qui déduit le fait de plusieurs documents dignes de toi, mourut six mois avant la prise de Thessalonique par les Turcs, c’est-à-dire en septembre 1 (29. C’est peu pour la vie d’un auteur dont les écrits remplissent le tome clv de la Palrologie grecque de Migne. Sa notice dans le Synodicon de l'Église de Thessalonique, rédigée par le frère de Marc d’Ephèse, Jean Eugénicos et non Eugenios. comme a écrit par erreur Allatius, 7'. G., t. cit., col. 9-10, est des plus élogieuses, mais vide de renseignements biographiques, sauf celui-ci : que noire héros fut un moine fervent avant de devenir évêque.

Les œuvres que donne la P. G. sont une reproduction de l'édition faite par Dosithée, patriarche de Jérusalem, à Iassy. en 1683, accompagnée d’une mauvaise traduction latine, dont on ne saurait trop se défier, car les contresens y abondent. Elles comprennent : 1. un gros ouvrage dogmatieo-liturgique divisé en 373 chapitres d'étendue fort inégale et dont les titres sont parfois trompeurs ; 2. cinq opuscules, dont un liturgique, trois dogmatiques, un ascétique ; 3. des questions quodlibétiques au nombre de 83, adressées à Gabriel, métropolite de la Pentapole. Quelques courtes productions liturgiques sont encore inédites.

1o L’ouvrage dogmalico-liturgique, dont le titre, tel du moins que le donne Dosithée, est fort long, est rédigé sous forme de dialogue entre un évêque et un clerc. L’auteur paraît avoir eu en vue de rédiger une sorte de manuel ou de somme à l’usage des clercs et spécialement des prêtres, où il a réuni tout ce que les ministres de l’autel doivent savoir. On y discerne deux grandes divisions :

1. L’ne partie proprement dogmatique et polémique intitulée : AiàXoyoç èv Xpia-rw y.a.zà roxocôv xâ>v aîpéaewv, Dialogue contre toutes les hérésies, comprenant les 32 premiers chapitres de l’ouvrage, col. 33176 : Syméon commence par démontrer l’existence de Dieu contre les athées ; il réfute ensuite les idolâtres, les fatalistes, les Juifs, puis les hérésies proprement chrétiennes. Parmi ces dernières, et avec de longs développements, figure le latinisme, c’est-à-dire la série des innovations de tout genre que Syméon reproche aux latins (c. xix-xxiii, col. 96-124), alors que les autres hérésies sont signalées très brièvement. Les trois derniers chapitres (c. xxx-xxxii, col. 144-176) sont consacrés à l’exposé de la doctrine palamite, dont Sj méon est un chaud partisan et qu’il défend contre les attaques de liurlaam, d’Acindyne et des latins en général.

2. Une partie liturgico-dogmatique, intitulée : LTepi tûv tepwv T£Ls- : ôJv, Des rites sacres, divisée elle-même en onze sections : 1. Des sacrements en général et de leur institution par Jésus-Christ, qui les a tous reçus lui-même en quelque façon, c. xxxiii-lvii, col. 176208 ; 2. Du baptême, c. lviii-lxx, col. 208-238 ; 3. De la consécration du saint-chréme et du sacrement de confirmation, c. lxxi-i. xxviii, col. 208-252 ; 4. De la sainte liturgie, c’est-à-dire du sacrifice de la messe, c. lxxixc, col. 253-304 ; 5. Du saint temple et de sa consécration avec une série de questions accessoires, c. ci-clv, col. 305-302 ; 6. Des saintes ordinations, c. clvi-ccl, col. 3C2-470 ; 7. De la pénitence, c. ccli-cclxxv, col. 470-501, il faut noter que l’auteur rattache au sacrement de pénitence la vie monastique ; 8. Du mariage honnête et légitime, c. c< lxxvi-cclxxxii, col. 504516 ; 9. Du rite sacré de l’huile sainte ou euchelseon, c’est-à-dire de l’extrême-oiiclioii. C. CCLXXXIII-CCXCIII, col. 516-536 ; 10. De la divine prière, c’est-à-dire de l’office canonique, c. ccxciv-ccclix, col. 536-670 ; 1 1. De notre mort et du rite sucré des funérailles, c. ccclx ccclxxiii, col. 670-696. Chacune de ces sections est précédée d’une courte introduction. L’introduction au sacrement de baptême n’est pas nettement détachée dans l'édition. On la trouve à la col. 208. L’ouvrage est très clair et d’une lecture facile. Les données liturgiques sont particulièrement abondantes et pleines d’intérêt. Syméon s’est largement inspiré de l’interprétation de la liturgie byzantine composée par Nicolas Cabasilas au siècle précédent.

2o Les opuscules.

Les cinq opuscules signalés plus haut portent les titres suivants :

1. Explication touchant le temple divin, les diacres, les prêtres et les évêques et les ornements sacrés qu’ils revêtent, et aussi le divin sacrifice et tout ce qui s’y accomplit divinement, adressée, sur leur demande, à des hommes pieux de Vile de Crète, col. 697-750. De cet ouvrage, dont le long titre indique suffisamment l’objet, Goar donna une première édition dans son Euchologium Grsecorum, mais son texte est plus court du tiers. Ce qui est dit dans cet opuscule rappelle partiellement le contenu de plusieurs sections de l’ouvrage précédent dans sa seconde partie.

2. Exposition aussi abrégée que possible du divin et sacré symbole de notre foi chrétienne orthodoxe et immaculée, col. 751-801. C’est une explication du texte du symbole de Nicée-Constantinople article par article. Ici, comme d’ailleurs dans ses autres écrits, Syméon ne manque pas de manifester son esprit polémique contre les latins ; cf. col. 784-794.

3. Exposition très utile des articles du symbole sacré ; d’où ils ont été tirés et contre qui ils sont dirigés, col. 803818. Opuscule original sur les sources scripturaires du symbole nicéno-constantinopolitain, qui est divisé en 21 articles ou péricopes. Chaque article porte un titre nommant les hérétiques qui y sont visés. Suivent les textes scripturaires, plus ou moins nombreux selon les cas, où l’on peut retrouver la doctrine exprimée dans l’article. C’est donc pratiquement une série de passages scripturaires sans aucun travail de rédaction personnelle, sauf au début et à l’article 16, où il est question de la procession du Saint-Esprit.

4. Douze chapitres renfermant dans la mesure du possible la claire exposition de notre unique foi à nous chrétiens, chapitres que certains appellent les articles de la foi : où l’on montre que le symbole sacré renferme ces articles et où il est aussi question des vertus cardinales, col. 819-830. Comme l’indique ce titre fort long et assez compliqué, qui n’est peut-être pas de Syméon mais de Dosithée ou de quelque scribe, cet opuscule est un bref résumé, en douze articles, des principales vérités de la foi chrétienne. Trois articles regardent la Trinité, six l’incarnation, trois la consommation des choses. L’auteur montre ensuite que ces articles sont marqués dans le symbole de Nicée-Constantinople. La fin est comme un résumé de morale chrétienne fondée sur les articles mêmes du symbole. Il y est question des sept vertus capitales, al TtepiexTtX’xl àpsTod, opposées aux sept vices principaux. Ces vertus sont : l’humilité, la fuite de la vainc gloire, le détachement des richesses, le jeûne, la chasteté, la patience et la longanimité, qui s’opposent à l’orgueil, la vaine gloire, l’avarice, la gourmandise, la fornication, la colère et la paresse, y.y.rfih… Cette énumération est assez curieuse. Elle est suivie de la mention de nos trois vertus théologales, qui sont appelées sublimes et capitales, û^yjXal xod xeçaXaicb&eiç, et de nos quatre vertus cardinales, qualifiées de vertus générales, al yevi.>.ai àpeTtu. On peut en conclure que Syméon n’a pas conçu une synthèse bien claire des vertus et qu’il a emprunté ses énumérations à diverses sources.

5. Du sacerdoce, adressé à un pieux moine élevé au diaconat, col. 953-976. La fin du titre nous apprend que Syméon composa ce petit traité sur le sacerdoce,