Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
447
448
THÉOLOGIE. INDICATIONS DU MAGISTÈRE

bourg, 1926, et en particulier le $ 2 du c. iv ; G. Rabeau, Introduction à l’élude de la théol., en particulier la 2* part., c. i ; M.-D. Chenu, Position de la théologie, dans Revue des sciences philos, et théol., t. xxiv, 1935, p. 232-257 ; J.-A. Jungmann, Die Frolibotschaft und unsere Glaubensverkùndigung, Ratisbonne, 1936.

Comme signes d’une réintégration de la morale dans l’unité de la théologie, cf. ici, art. Phobabilisme, t. xiii, col. 615 sq. ; Mgr G. -L. Waflelært, De methodo seu modo procedendi in theologia morali, dans Ephem. theol. Lovan., t. i, 1924, p. 9-14 ; Dumas et Merkelbach recensés dans Bulletin thomiste, avril 1932, p. 494 sq. ; Fr. Tillmann, Uandbuch der kalholischen Sittenlehre, Dusseldorꝟ. 1934 sq.

Sur la tendance à fusionner théologie et vie et sur la Lebenstheologie : E. Krebs, Die Wertprobleme und ihre Behandlung in der katholischen Dogmatik, Fribourg-en-B., 1917 ; A. Rademacher, Religion und Leben, 2 « éd., 1928 ; Th. Soiron, Heilige Théologie, 1935 ; A. Stolz, Charismatische Théologie, dans Der kalholische Gedanke, 1938, p. 187196 ; L. Bopp, Théologie als Lebens-und Volksdienst, 1935 ; K. Adam, Von dem angeblichen Zirkel im katholischen Lehrsystem oder von dem einem Weg der Théologie, dans Wissenscha/t und Weisheit, 1939, p. 1-25, et en général cette revue fondée en 1934 par les franciscains allemands ; E. Mersch, cité infra, col. 458 ; G. Kœpken.Die Gnosis des Christentums, Salzbourg et Leipzig, 1939. Pour une critique de la Lebenstheologie, cf. M. Koster, dans Theologische Revue, 1939, col. 41 sq. ; comparer le n u de juillet 1935 de la Revue thomiste, intitulé « Théologie et action ».


En cours Nettoyage des titres et espace Sicarov (d) 16 mai 2024 à 16:11 (UTC) III. LA NOTION DE THÉOLOGIE. PARTIE SPÉCULATIVE.


I. Données et indications du magistère.
II. Idée et définition de la théologie (col. 448).
III. Problèmes de structure et de méthode (col. 462).
IV. L’habitus de théologie et le point de vue du sujet (col. 483).
V. Les divisions et les parties de la théologie (col. 492).
VI. La théologie et les autres sciences (col. 496).

I. Données et indications du magistère.

Il y a, sur la théologie, ses bases, sa règle, sa loi ou sa méthode, un certain enseignement du magistère de l’Église. Nous nous en tiendrons, comme le font VEnchiridion symbolorum de Denzinger et VEnchiridion clericorum de 1938, aux actes des grands conciles et surtout à ceux du Siège apostolique. Leurs interventions se réfèrent à trois grandes crises de la pensée religieuse : l’introduction de la philosophie aristotélicienne au début du xiii c siècle, lettre Ab JEgyptiis de Grégoire IX, en 1228, Denz., n. 442 sq. ; le semirationalisme du xixe siècle, condamnation de Hermès, Gùnther et Froschammer ; lettre de Pie IX à l’archevêque de Munich ; concile du Vatican, Denz., n. 1618 sq., 1634 sq., 1655 sq., 1666 sq., 1679 sq. ; enfin la crise moderniste et les problèmes ou renouvellements qu’elle engageait, encycliques Pascendi et Communium rerum, Denz., n. 2086-2087 et 2120. À la suite de cette crise un effort a été fait pour la réforme et le progrès de l’enseignement ecclésiastique ; d’où un certain nombre de documents récents, qu’on trouvera dans VEnchiridion clericorum. Documenta Ecclesiac sacrorum alumnis instituendis, Rome, 1938 ; voir en particulier la constitution Deus scienliarum Dominus, qui, en 1931, a fixé le statut de l’enseignement des sciences sacrées dans les universités ecclésiastiques.

Voici, en bref, les dispositions relatives à la théologie contenues dans ces documents. La base ou la source de la théologie n’est pas l’évidence rationnelle, mais la foi surnaturelle aux mystères révélés par Dieu, Denz., n. 1619, 1642, 1656, 1669 sq. ; son âme, dit Léon XIII, est l’Écriture sainte. Enchir. cler., n. 515. L’encyclique Pascendi insiste sur l’erreur qui consisterait à subordonner la théologie à une philosophie religieuse, et sa partie positive à la pure critique historique. Denz., n. 2087, 2104. La règle de la pensée théologique est l’enseignement de l’Église et la tradition des Pères. Denz., n. 1657, 1666 sq., 1679. Aussi met-on avec insistance les théologiens en garde contre les dangers de l’innovation, non seulement dans la pensée, mais même dans les expressions. Denz., n. 320, 442 sq., 1657-1658, 1680, 1800 (où l’on voit que la tradition n’exclut pas le progrès). Enfin, on prend formellement la défense de la théologie scolastique médiévale, laquelle n’est ni périmée, ni inclinée vers le rationalisme. Denz., n. 1652, 1713 ; Enchir. cler., n. 414 sq., 423, 602, 1132, 1156. De plus, tout en affirmant la nécessité d’une méthode positive, on en marque les limites et on affirme très fortement la nécessité d’y joindre une méthode spéculative. Enchir. cler., n. 806 (Pascendi), 1107 et 1133 sq. (Benoît XV), 1156 (Pie XI). Au demeurant, après avoir signalé les dangers ou condamné les erreurs, on nous propose une formule positive de ce qu’on pourrait appeler le statut ou la charte de la théologie.

La raison, éclairée par la foi, lorsqu’elle se livre à la recherche avec zèle, piété et mesure, peut, par le secours de Dieu, arriver à une très fructueuseintelligence des mystères : tant en usant de l’analogie des réalités déjà connues par notre esprit, qu’en considérant les liens que les mystères eux-mêmes ont entre eux et avec la destinée humaine. Cependant, jamais notre raison n’arrivera à connaître ces choses de la manière dont elle connaît les vérités qui constituent son objet propre… Concile du Vatican, sess. iii, c. iv, Denz.-Bannw. v n. 1796.

Dans les Adnotationes des théologiens au texte du schéma préparatoire (c. v) qui correspond à ce texte définitif, nous lisons des précisions qui, pour ne pas émaner de l’autorité dogmatique de la hiérarchie, n’en sont pas moins spécialement autorisées :

Une connaissance ou science purement philosophique des mystères est exclue… Mais il est une autre science qui procède des principes révélés et crus par la foi et qui s’appuie sur ces principes. Loin de nous d’exclure une telle connaissance fintelligentia), qui constitue une grande part de la sacrée théologie. Dans celle-ci, la foi étant supposée, on recherche comment les vérités sont proposées dans la Révélation : et c’est la théologie positive (comme on dit) ; à partir de là, en assumant également des vérités et des principes rationnels, on aboutit (deducitur) à une certaine intelligence analogique des choses connues par la Révélation et de ce qu’elles sont en elles-mêmes : Fides quærens intelleclum, et c’est la théologie spéculative. Dans cette discipline, c’est le sens des dogmes tel qu’il se trouve dans la Révélation et que l’Église le déclare, qui est la norme de ce travail de purification et d’amenuisement (expoliendx) que doivent subir les notions philosophiques pour être appliquées à cette intelligence des mystères, comme l’ont toujours pratiqué les Pères et les théologiens catholiques ; ce n’est pas, à l’inverse, aux notions purement naturelles de la philosophie qu’on accommoderait un sens des dogmes différent de celui qui se trouve dans la Révélation telle que l’Église la comprend et la propose. C’est pourquoi il est dit que « dans les choses de la religion, la raison humaine et la philosophie ne doivent pas régner, mais servir ». C’est pourquoi encore on a écrit, afin d’éviter une fausse interprétation du décret… Mansi-Petit, Concil., t. L, col. 84-85 ; Th. Granderath, Constitutiones dogmat. S. œc. concilii Vaticani…, Fribourg-en-Br., 1892, p. 90.

Dans les documents récents on souligne la nécessité d’une préparation philosophique soignée, pour la théologie, et le rôle que sont appelés à jouer, dans la constitution de cette théologie elle-même, les disciplines philosophiques : cf., pour le premier point, Enchir. cler., n. 480 (Léon XIII), 805 et 810 (Pascendi), 1126 (Benoît XV), 1155, 1190 (Pie XI), 840 (Consistoriale) ; pour le second point, n. 404 (Léon XIII, JEterni Patris), 1130 (Benoît XV), 1156 (Pie XI).

II. Idée et définition de la théologie.

I. GENÈSE ET NÉCESSITÉ DE LA THEOLOGIE : PHILOSOPHIE, FOI ET THÉOLOGIE.

Il nous faut situer la théologie dans l’économie générale de la connaissance de Dieu : connaissance divine, connaissance humaine et connaissance théandrique. Dieu est connaissable de deux manières : selon son mode à lui et selon notre mode à