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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/570

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TIMOTHÉE I « . VIE


pend le salut ou la perte des foules. Qu’il nourrisse les troupeaux de l’Église par la vertu de l’Esprit-Saint ! Qu’il les fasse paître avec force dans les prés des saintes Écritures ! Qu’il les fasse reposer près des eaux douces de la vertu ! Ibid., p. 117, trad., p. 77 sq. Aux élèves, privés de leur maître, Timothée recommande de se soumettre aux ordres du nouvel écolâtre. Ibid., p. 117 sq., trad., p. 78. Timothée désire être tenu au courant de tout ce qui se passe dans sa chère école. La lettre xv doit encourager Serge, encore à ses débuts de directeur d’école : le catholicos a pris soin de le recommander au métropolite : que Serge édifie en même temps qu’il instruit ! Tous, maître et disciples, doivent se souvenir que le royaume des cieux est leur but. Ibid., p. 118 sq., trad., p. 78 sq. Danslalettre xvi, recommandation d’ordre pratique : « Aie soin de toutes les affaires de l’école, intérieures ou extérieures ! » Ibid., p. 120, trad., p. 80. Timothée ne se borne pas à des encouragements platoniques. Serge a été attaqué ; le catholicos lui conseille de mépriser les critiques : il n’écoutera pas ce que les adversaires de Serge pourront lui dire, mais seulement ce que Serge lui dira d’eux. Et, puisque le couvent a subi des dommages matériels, Timothée fait parvenir au supérieur éprouvé moralement et matériellement une somme de cinq cents dirhems d’argent. Ibid., p. 122 sq., trad., p.81sq. Afin d’assurer l’avenir de l’école, Timothée prescrit d’acheter un immeuble ; il a versé pour cet achat, (ntre les mains d’Iso’sabran, dix mille dirhems. Même si la dépense devait dépasser cette somme, l’achat devrait être fait. Lettres xxi, xxii, p. 132-135, trad., p. 89-91.

Serge, devenu métropolite d’Élam, s’est fait accompagner par un de ses élèves, Humansah, précède mment envoyé en mission auprès du catholicos pour lui porter don manuscrits, lettres xxx, xxxi, ibid., p. 153 sq., trad., p. 104 sq. ; Timothée recommande au nouveau prélat de soigner la formation d’Humansah. Lettres v, vi, vii, xi, xiii, p. 83-86 sq., 102-109, trad., p. 53-55 sq., 62 sq., 72. Timothée a une telle confiance dans le talent pédagogique de Serge qu’il lui envoie, pour l’éduquer, un jeune homme du nom de Gabriel, lequel aimi ralt aussi à étudier la médecine. A Bcit Lapât, Serge avait dû trouver une école ; Timothée lui recommande d’en soigner les élèves comme la prunelle de ses yeux. Lettre viii, ibid., p. 90, trad., p. 58.

Lorsqu’il favorisait les études des clercs et des moines, Timothée était mû sans doute par l’amour pour la science, qui lui restait de son passage à l’école de BasoS ; mais, habitant la capitale, il voyait aussi, chaque jour, combien la science était le meilleur atout des chrétiens et surtout des prêtres en face des dominateurs musulmans, toujours prêts à mépriser ceux qui n’adhéraient pas à leur religion. Il ne manquait pas de chrétiens influents à la cour ; mais précisément, la plupart étaient des savants. Lui-même devait probablement à sa connaissance des auteurs grecs une partie’I' on prestige. Mais Timothée n’était pas uniquenvnt un prélat de cour ; avant tout, il se sentait pontifi, trè> conscient de sa responsabilité comme sucfviur des apôtres, comme participant à la responsabilité mênv de Pierre. Aussi s’appliqua-t-il à bien choisir h s évêques de sa communauié, agis-ant d’une façon très personnelle, afin de couper court à la brigii-.

t surtout dans ses lettres à Serge, devenu métropolit( d’Élam, que se trouvent les informations sur les promotion » aux sien —, épiscopaux ou métropolitains. I.e métropolite de Chine est mort ; Timothée pente que Serge pourrait lui trouver quelque part un moine qualifié. Lettre xiii, p. 109, trad., p. 72. De même il lui d mande un candidat pour Hérat, où U faut un bon dialecticien, car il y a des monophy sites. Lettre xxv, p. 141 sq., trad., p. 96. Les chrétiens de la nouvelle Nedjran, qui se sont fixés près de Koufra, après s’être enfuis du Yémen, ont renoncé à l’hérésie julianiste et demandent un évêque. Timothée va donner satisfaction à leur légation. Lettre xxvii, p. 151, trad., p. 102. Timothée a pourvu coup sur coup : Ninive par la consécration de Hënaniso’. le Beit Madaï par celle du moire Paul, en remplacement de ISô’zëkâ ; le métropolite de Gaukaï a été désigné pour Hérat ; Babban Habib, du clergé de Hëdatâ, a été consacré métropolite de Bai" ; Jean, évêque de Hëdatâ, a été transféré à Nisibe. Lettres xxi, xxii, p. 131-135, trad., p. 88-90.

Il ne suffisait pas d’ailleurs de bien choisir les évoques ; il faut encore les surveiller, contrôler leur administration, les contraindre, au besoin, à observer la discipline. Timothée raconte longuement à son correspondant préféré comment s’est comporté un des nouveaux élus, Hënaniso’, nommé au siège métropolitain de Serbaz en Gédrosie (Bélouchistan). Timothée l’a choisi en secret, lui recommandant avec force de ne révéler à personne sa nouvelle dignité jusqu’à son arrivée au-delà du Fars, dont les habitants sont terriblement antichrétiens. Mais il n’a pas tardé à se vanter en petit comité et Timothée l’a su. Il en a été si profondément affecté que, sans l’intervention de quelques amis, il ne l’aurait même pas consacré. Du moins, lui a-t-il enjoint de ne pas séjourner à Bassorah et Huballat, pas même une heure. Lui, au contraire, a fait une entrée solennelle à Bassorah, en co-tume pontifical, comme s’il arrivait à son siège 1 Et il s’est arrêté pour ramasser des fonds. Après quoi, ne voulant plus courir le risque d’un voyage dangereux, le nouveau métropolite parle de réintégrer son couvent d’origine. Timothée ne le tolérera pas : il l’a interdit, et il demande au métropolite d’Élam de publier cet interdit dans toute sa province. Lettre xiii, p. 107 sq., trad., p. 70 sq.

Abraham, évêque de Gaï a quitté son siège contre tout droit pour occuper celui de SûSter. Timothée déclare nulles toutes les ordinations qu’il aurait faites. Le coupable a cherché à Bagdad des intercesseurs ; mais le catholicos a tenu bon et l’a renvoyé : il ne pourra exercer son ordre que dans le diocèse pour lequel il a été consacré. Lettre iii, p. 75-78, trad., p. 43 sq.

Autre est l’histoire de Siméon, évêque de Maysân. Ne sachant comment apprécier les accusations portées contre lui, Timothée lui a enjoint de s, présenter à son tribunal, sous peine de censure. Comme il n’est pas venu, le catholicos a délégué Zacharie de KaSkar et Jonas de Hérat. Les deux prélats n’ont pas trouvé qu’il y (ût de quoi condamner l’accusé. Siméon a fait alor* le voyage de Bagdad. Timothée le renvoie à son siège, députant Zacharie de Kaskar et Siméon, évêque de Zabë, pour qu’ils l’accompagnent et pacifient son peuple. Lettre xxv, p. 139-141, trad., p. 94 sq.

Dans tous ces faits, Timothée apparaît comme un pontife juste et ferme. Il fallait plus d’autorité pour gouverner convenablement sous une domination non chrétienne. Dans l’empire byzantin, l’empereur aidait à maintenir l’ordre dans les milieux ecclésiastiques, empêchant schismes ou hérésies ; les califes n’y songeai ) -nt pas. Aussi Timothée examinait-il attentivement les candidats : SabriSô’. qui a prêché devant lui, aurait été un bon choix pour Nisibe, ville savante, car son discours était solide, émail lé de passages empruntés à Grégoire de Nazianzc. (, ’est dommage qu’il soit arrivé lorsque le nomination de Jean, évêque de Hëdatâ, était déjà faite ; sans ce contre temps, dû peut-être à sa négligence, il aurait été préféré. Timothée, toutefois, considère que ce retard fortuit est un coup de la Providence. Lettre xxi, p. 138, trad., p. 89.