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fêtes, en divers endroits de la paroisse. M. le curé y envoyait de fois à autre un ecclésiastique pour faire le catéchisme. Règlements pour ceux qui visiteront les petites écoles, dans Remarques historiques sur l’église et la paroisse de Saint-Sulpice. Pièces justificatives, IIIe et IVe parties (1773), t. ii, p. 414-415. Les écoles se multiplièrent, dirigées par des religieuses pour les petites filles. Ibid., p. 484-491. M. Olier fit composer par les prêtres de Saint-Sulpice Le catéchisme des enfants de la paroisse de S. Sulpice. Il le présenta au prieur de l’abbaye Saint-Germain des Prés qui l’approuva le 3 février 1652, au nom de Mgr Henry de Bourbon, évêque de Metz et abbé de Saint-Germain. Registre de la juridiction spirituelle et quasi épiscopale de l’abbaye, de 1640 à mars 1642, Archives nationales, LL 137, fol. 138 v. Ce catéchisme fut réimprimé en 1665 et il est reproduit dans Remarques historiques, etc., t. ii, p. 497-515. L’avant-propos avertit qu’il n’est qu’un abrégé d’un plus grand et d’un plus étendu « qu’on explique les dimanches et fêtes dans l’église de la paroisse, aux personnes plus âgées et plus capables d’une plus forte instruction ». Il comprend vingt leçons et se termine par des prières pour les exercices ordinaires de la journée. Cf. Faillon, op. cit., t. ii, p. 506507 ; L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, Paris, 1900, t. i, p. 10. Après la mort de M. Olier, les séminaristes continuèrent à faire le catéchisme dans les faubourgs. L’institution se développa sous la direction des curés de la paroisse, qui étaient pour la plupart des catéchistes émérites. Elle eut des méthodes propres ; comme les séminaristes y eurent toujours et y ont encore une part considérable, les catéchistes qui s’y formèrent répandirent dans toute la France et même au dehors le zèle sulpicien et les formes spéciales des catéchismes de Saint-Sulpice. Manuel complet des catéchismes de Saint-Sulpice, Paris, 1812 ; Directoire des associées, Paris, 1830 ; Faillon, Histoire des catéchismes de Saint-Sulpice, Paris, 1831 ; Id., Méthode de Saint-Sulpice dans la direction des catéchismes, Paris et Lyon, 1832 ; revue par M. Icard, 1856, 1874 ; Icard, Traditions de Saint-Sulpice, Paris, 1886, p. 312-320.

Un catéchiste de Saint-Sulpice, Charles Démia, étant rentré à Lyon, son diocèse d’origine, fut chargé, en 1664, de visiter les paroisses de la Bresse, du Bugey et de la Dombe. Ayant constaté dans la jeunesse une profonde ignorance des vérités chrétiennes, pour y remédier, il se mit avec zèle à organiser des catéchismes et des écoles. De 1667 à 1672, il fonda à Lyon cinq écoles, dont les maîtres étaient des prêtres ou des ecclésiastiques dans les ordres sacrés. Le but principal de ces institutions était d’apprendre aux enfants la religion ; la lecture et l’écriture ne venaient qu’au second rang. Démia groupa les maîtres d’école en communauté sous le nom de séminaire de Saint-Charles (1672). En 1675, il s’occupa des écoles de filles et établit une compagnie de dames, qui formèrent plus tard une communauté qui subsiste encore : ce sont les sœurs de Saint-Charles. Enfin, il avait constitué une confrérie de filles qui, tous les dimanches de l’année, enseignaient le catéchisme aux enfants de leur sexe. Faillon, Vie de M. Démia, Lyon, 1829. Or, pour faciliter aux maîtres et maîtresses leur mission, Charles Démia composa, en 1666, le Catéchisme pour les écoles du diocèse de Lyon. L’ouvrage suit un plan particulier. Il est divisé en autant de leçons que l’année a de semaines, et ces leçons sont rattachées aux mystères que l’Église célèbre dans sa liturgie. On se servait aussi d’images représentant ces mystères. Le règlement des écoles de Lyon fut adopté et suivi dans plusieurs diocèses ou villes de France, et le catéchisme était encore usité en 1730, à Lyon et à Gap. Dans ce dernier diocèse, il fut maintenu jusqu’en 1850. Hézard, Hist. du catéchisme, p. 205-206, 245-246, 357-358, 373.

Félix Vialart, évêque de Châlons, avait, dès 1640, établi dans son diocèse des écoles pour la jeunesse. Il fit réviser le catéchisme diocésain et il prit lui-même part à ce travail. Dans le mandement qui le présente, il recommandait un traité qu’il avait fait dresser et publier : L’école chrétienne où l’on apprend à devenir bon chrétien et à faire son salut, in-12, Châlons, 1660 ; 2e édit. augmentée, 1662, 1664. Les quatre premières parties sont pour les maîtres, la cinquième est pour les enfants qui se préparent à la première communion. Viennent ensuite les éléments de la doctrine chrétienne pour les petits enfants. En 1675, il avait demandé des maîtres à Démia, qui lui envoya seulement les règlements de son école. Gouget, La vie de messire Félix Vialart de Herse, Cologne, 1738 ; Hézard, op. cit., p. 328.

Après que, de toutes parts, avaient surgi des congrégations de religieuses, spécialement vouées à l’instruction des jeunes filles, un chanoine de Reims, Jean-Baptiste de La Salle, donna des maîtres et des méthodes aux petites écoles de garçons. Dès 1679, il réunissait des maîtres, et en 1682, il fondait des écoles et bientôt après l’institut des frères des écoles chrétiennes. Or, en 1703, il publiait : Les devoirs d’un chrétien envers Dieu, et les moyens de pouvoir s’en bien acquitter, 3 vol. Cet ouvrage comprend trois parties. La seconde, contenue dans le t. ii, constitue un catéchisme par demandes et par réponses à l’usage des élèves. Bien qu’il ait été beaucoup remanié dans les éditions successives qui en ont été faites, il est authentique et ne doit pas être confondu, comme on l’a fait, avec le catéchisme de l’évêque d’Agen, Claude Joly, publié sous un titre analogue. Le catéchisme de saint Jean-Baptiste de la Salle a servi à l’instruction chrétienne de nombreuses générations d’élèves des frères. J. Guibert, Histoire de S. Jean-Baptiste de la Salle, Paris, 1900, p. 421-423, 691 ; L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, Paris, 1900, t. iii, p. 14.

Il faut rattacher au même mouvement d’idées l’ouvrage de Henri Boudon, archidiacre d’Évreux et fondateur de séminaire : La science sacrée du catéchisme, ou l’obligation qu’un prêtre a de l’enseigner et les peuples de s’en faire instruire, in-12, Paris, 1649, 1749 ; Cæn, 1825 ; reproduit par Mgr Dupanloup, Méthode générale de catéchisme, 2e édit., Paris, 1862, t. ii, p. 3-96. Les écrits catéchétiques de Jean Eudes, fondateur des eudistes, étaient plus spécialement destinés aux missions : Diverses instructions pour prêcher et catéchiser populairement avec un catéchisme pour les missions, un abrégé des mystères, un exercice, de la journée chrétienne, etc., in-12, Paris, 1649 ; Cæn, 1650 ; Paris, 1667 ; Vie du chrétien ou catéchisme de la mission, Cæn, 1655 ; Rouen, 1660 ; Cæn, 1674. Signalons encore A. Bavic[1], Le petit missionnaire dressé en forme de catéchisme, 5e édit., in-32, Toulouse, 1644 ; Le catéchisme des peuples, par un missionnaire (J. Blanc), 9 in-12, Lyon, 1699-1701, et un Abrégé, in-16, 1698 ; École paroissiale, par un prêtre de Paris, in-8°, Paris, 1654.

Autres catéchismes diocésains. — Châlons-sur-Marne avait son catéchisme en 1660. Le grand catéchisme du diocèse de Langres, pour toutes sortes de personnes qui ont charge d’âmes, ou qui auront dessein de s’instruire des mystères de la religion catholique et des principales cérémonies paroissiales, in-24, Dijon, 1664, œuvre de Gauthier, grand vicaire de Langres et prévôt de la Sainte-Chapelle de Dijon, contient en 60 entretiens la matière ordinaire avec l’explication des fêtes et la distribution des petits catéchismes pour tous les mois de l’année selon l’ordre liturgique. Hézard, p. 207, 362 ; Marcel, Les livres liturgiques imprimés du diocèse de Langres, p. 188, note 2. En 1664, Hardouin de Péréfixe, archevêque de Paris, faisait imprimer une Instruction de la doctrine chrétienne, rééditée en 1670, qui comprenait trois catéchismes, l’un pour les

  1. Note de Wikisource : Il s’agit en fait d’Adrien Baric, missionnaire apostolique à Toulouse. Cet opuscule n’a pas été retrouvé.