et de l’union ; partout des embûches, des luttes à main armée de la part des circoncellions. Possidius, évoque de Calame, et Maximien de llagaï furent odieusement frappés. Il importait de se défendre ou de se faire protéger efficacement ; un seul moyen semblait possible, celui de recourir à l’autorité publique. Et c’est pourquoi le concile de Carthage de 404- fit appel au bras séculier. Sur sa demande, Honorius publia une série de lois formant l’édit d’unité. Codex theod., XVI, il, 2 ; v, 38 ; VI, 4, 5. Ces lois procurèrent un moment de répit et d’accalmie dans l’Afrique proconsulaire, si bien que le concile de 403 envoya des remerciments à l’empereur.
Mais il fut loin d’en être de même dans les provinces voisines de la Numidie et de la Mauritanie. Le centre de résistance et le principal foyer de l’agitation donatiste était en Numidie. Saint Augustin était entré en scène dès 398 pour réduire ces obstinés par la persuasion et la douceur. Mais ses avances, ses propositions, ses lettres, ses traités, ses conférences, ne produisaient pas tout ce qu’il en espérait. A part quelques succès, il ne parvint pas à réduire le schisme et à pacifier sa patrie. Les sectaires veillaient et poursuivaient quiconque, dans leur parti, se convertissait ou manifestait l’intention de retourner au catholicisme : Cogilis matière in errore aut ire in errorcm. Epist., cv, c. ii, 5, P. L., t. xxxiii, col. 398. Saint Augustin, qui jusque-là avait réprouvé l’emploi de la force, ad fidem nitllus est cogendus invilus, Cont. liU. Petit., II, lxxxiii, 181, P. L., l. xliii, col. 315, changea d’avis. En présence d’adversaires aussi violents et aussi peu scrupuleux que les donatisles, toujours aidés par les circoncellions, il se vit obligé de constater que seul le bras séculier pouvait réduire ces fanatiques pour mettre un terme à leurs déprédations et à leurs brigandages, ainsi que pour protéger efficacement la vie et les biens des catholiques. Cf. Hefele, Histoire des conciles, trad. franc., t. ii, p. 276 sq. Et il chercha à justifier l’emploi de la force par le compelle intrare, modo id fiât animo corrigendi, non studio vindicandi, Epist., xem, c. ii, 5 ; CLXXXV, c. vi, 24, P. L., t. xxxiii, col. 321, 323, 801, et il protesta contre l’effusion du sang. Voir t. i, col. 2-278-2-279. « On avait accule 1 le donatisme à l’illogisme au moyen de la théologie, à la déloyauté au moyen de l’histoire, à la révolte au moyen de la répression. Aucune de ces positions n’était knable. On avait pu craindre que l’édit de tolérance de 109 rendît quelque vigueur à ce corps dont on redoutait, pour les avoir tant de fois éprouvés, lis convulsifs emportements, mais sur les remontrances du concile de Carthage, liaoût 110, Honorius rendit le 25 août un nouvel édit qui consacrait l’ancienne législation répressive. > Dom Leclercq, L’Afrique chrétienne, t. H, p. 107. Par ordre impérial, le tribun Marcellinus dut convoquer catholiques el donatisles à une conférence contradictoire et prendre les mesures jugées nécessaires, d’après le résultat. Cette célèbre conférence se tint a Carthage du 1er au 20 juin 411. La sentence fut qu’on ne tolérerait plus nulle part des ri unions donatisles. que les évêques devaient abandonner les églises qu’ils détenaient, à moins de rentier dans l’Église catholique, où ils seraient reçus ' > leur dignité épiscopale, el que ceux qui refuseraient ci - conditions seraient passibles des châtiments prévus par les lois. Une loi d’Honorius, de 412, Codex theod. De hæreticis, i. 52, prescrivait une amende pour toul donatiste, l’exil pour toul membre du clergé donatiste insoumis, el le transfert des U itholiques.
emblail devoir être définitivement
conjurée, En toul as, le dernier coup était frappé. En général li donatii tes se soumirent. mais il resta ici el là quelqui ncore dix
ans après. Les circoncellions fur< ni les derniers à dé poser les armes. Et ce ne furent pas les lois nouvelles portées, en 428, par Valentinien III et Théodose II qui réduisirent ces révoltés, mais bien l’invasion des Vandales, qui, en ruinant l’Afrique, mit fin à toutes les discordes civiles et religieuses.
Malgré tant de lois et de représailles sanglantes, les circoncellions n’avaient jamais cessé de se recruter. Cela tenait surtout à la facilité de leurs mœurs, à l’exaltation de leur fanatisme religieux, à leur soif maladive du martyre et aux encouragements du clergé donatiste. Ils s’entouraient, en effet, de femmes et de jeunes filles, passaient les nuits dans l’ivresse et la débauche et mêlaient la cruauté à la luxure. S. Augustin, Epist., xxxv, 2, P. L., t. xxxiii, col. 135 ; Cont. epist. Parmen. , II, iii, 6 ; ix, 18, P. L., t. xliii, col. 53, 62. A la matraque primitive, aux isracles, In Ps. x, 5, P. L., t. xxxvi, col. 134, ils ajoutèrent bientôt la fronde, la lance, l’épée, Cont. epist. Partuen., 1, xi, 17 ; II, iii, 6 ; ix, 19 ; III, iii, 18 ; Cont. Miter. Petit., I, xxiv, 26 ; II, lxxxvhi. 195 ; XCVI, 222, P. L., t. XLIII, col. 46, 53, 62, 96, 257, 320. 333 ; Epist., lxxxviii, S, P. P., t. xxxiii, col. 307, et s’élançaient au combat en poussant pour cri de guerre : Deo laudes ! Epist., cviii, c. v, li, P. L., t. xxxiii, col. 414 ; Cont. lilter. Petit., II, lxv, 146, P. L., t. xliii, col. 306, cri beaucoup plus redouté que le rugissement des fauves, In Ps. c.x.xxii, 6, P. L., t. xxxvii, col. 1730, et mot d’ordre qu’ils opposaient au Deo grattas des catholiques. Ils aveuglaient les uns avec de la chaux vive et du vinaigre, Epist., lxxxviii, 1 ; exi, 1, P. L., t. xxxiii, col. 302, 422 ; Erevic. collât, ami thoi.it.. xi, 22, P. L., t. xliii, col. 630, tuaient impitoyablement les autres et multipliaient leurs forfaits. Cont. Gaud., I, xxviii, 32, P. L., t. xi. iii, col. 725. Ils s’imaginaient faire œuvre utile et sainte ; car ils étaient appelés par les donatistes adversaires du diable, bons soldats du Christ, agonistici. S. Optât, De schisni. donat., iii, i, P. L., t. xi, col. 1007 ; S. Augustin, In Ps. CXXXll, 6, P. L., t. XXXVII, col. 1732. De plus, ambitionnant la gloire du martyre, ils cherchaient à l’obtenir en obligeant sous menace de mort ceux qu’ils rencontraient a leur arracher la vie, S. Optât, loc. cit., iii, i, P. L., t. xi, col. 1010 ; Philastrius, User., 85, P. L., t. xii, col. 1198 ; S. Augustin, Hær., 69, P. L., t. XLII, col. ili ; Théodoret, H aère t. jabul., iv, 6, P. G., t. lxxxiii, col. 421 ; en provoquant les païens, en attaquant leurs temples, en luisant leurs idoles ou en troublant leur culte, S. Augustin, Epist., ci. xxxv, c. iii, 12, P. L., t. xxxiii, col. 798 ; Serm., lxii. c. xi, 17, P. L., t. xxxv iii, col. 422 ; Cont. epist. l’armen., I, x, 16 ; Cont. Gaud., I, xxviii, 32, P. L., t. xi. iii, col. 45, 725 ; ou encore en recourant au suicide, se précipitant eux-mêmes au fond des précipices, se jetant dans l’eau ou le feu, parfois par troupes entières, S. Optât, loc. cit., iii, i, P. L., t. xi, col. 1010 ; S. Augustin, Epist., ci xxxv, c.in, 12 ; iv, 15 ; cciv, 5, P.L., t. xxxiii, col. 798, 799, 940 ; lu Crescon., III, m i, 54 ; Cont. Gaud., I, xxviii, 32 ; Cont. epist. Parmen., III. vi. 29. P. L., t. xi. iii, col. 526, 725. parfois aussi séides femmes et des jeunes tilles, dont la moi i révélait l’adultère. Cont. Gaud., I. xxxvi, 46, P. L., t. xi. m. col. 735. (’.mu vivait s ut latrones, mori vos >actalisul martyres. Cont. Utter. Petit., Il, xxiii, 184, P. L., t. xi.n, col. 315. Les donatistes les désavouèrent parfois et prétendirent qu’ils n’avaient rien de commun avec eux. que leurs crimes ne le-, gard’il pas. s. Augustin, Epist., cciv, 5. P. /…t. xxxiii, col. 940 ; < : <>ui. epist. Parmen. , I, xi, 17 ; Cont. litt. Petit., I. xxiv, 26 ; II. lxiv, I il ; Cont < l, III, xi i. 54, P. L., t. m iii, col tô,
257, 306, 526. Mai. d’une pari, saint Augustin accuse leur clergé île liions, Epist.,
xliv.c. iv, 9 ; lxxxviii, c i, 6 ; c c. ii, 3, P. !.. t. xxxiii, coi. 178, P. /-.. t. wwi,
col. 134 ; i IV, li, 61, P. /… t. xliii,
col. 581 ; et, d’autre p. h t. il lui reproche de rendre aux