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BAPTÊME D’APRÈS LES PÈRES GRECS ET LATINS

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vel ut Paracletum Spiritum tradant… Nam prcsbyteris, seu extra episcopum, sive præsente episcopo, cum baptizant, chrismate baptizatos ungere licet…, non tamen frontem ex eodem oleo signare, quod solis debetur episcopis, cum tradunt Spiritum paracletum. De eccles. offic, II, xxvii, 4, P. L., t. lxxxiii, col. 825. C’est qu’en Occident on distingua la chrismation de la consignation ; la première resta attachée au baptême et rentra dans les attributions ordinaires du prêtre qui baptisait ; la seconde fut réservée à l’évêque avec l’imposition des mains quand il confirmait. En Orient, au contraire, cette distinction n’existant pas, le prêtre baptisait et consignait, c’est-à-dire confirmait. Même en Egypte, où pourtant existait cette distinction, le prêtre confirmait. Ambrosiaster, In Eph., iv, 11, P. L., t. XVII, col. 388 ; Quæst. Y. et N. T., ci, P. L., t. xxxv, col. 2302. II semble que c’était aussi l’usage dans les pays de rit gallican ; en Gaule, concile d’Orange de 441, can. 1, 2 ; concile d’Épaone de 517, can. 16, Hardouin, Act. concil., t. i, col. 1783 ; t. il, col. 1049 ; en Espagne, I er concile de Tolède de 400, can. 20, Hardouin, Act. concil., t. I, col. 992, et Capitula Martini, can. 52, P. L., t. cxxx, col. 585. Déjà saint Innocent, dans sa lettre à Decentius, constatait cet usage qui accordait aux prêtres le droit de confirmer, mais le réprouvait, en réservant à l’évêque seul le droit de faire l’onction sur le front, quand il confirmait. Epist., xxv, ad Décent., III, 6, P. L., t. XX, col. 554 ; Jaffé, t. i, p. 47, n. 311.

C’est après cette onction que le baptisé revêtait des vêtements blancs, symbole de l’innocence reconquise et de la pureté de l’âme, qu’il portait jusqu’au dimancbe suivant. Ambroise, De myst., vii, 34, P. L., t. xvi, col. 399 ; Grégoire de Nazianze, Oral., XL, 25, P. G., t. xxxvi, col. 393 ; Chrysostome, In Gen., homil. xxxix, 5, P. G., t. lui, col. 368 ; Augustin, Serm., cxx, 3 ; ccxxiii, 1, P. L., t. xxxviii, col. 677, 1092 ; pseudo-Denys, Eccl. hier., ii, 3, 8, P. G., t. iii, col. 404. Il sortait du baptistère et se rendait au consignalorium pour y recevoir le sacrement de confirmation. Puis, processionnellement, au cbant des psaumes, prélude de l’harmonie du ciel, un llambeau allumé à la main, symbole de l’illumination intérieure qui en faisait de vrais illuminés, <o-uÇ6[ievoi, tous les nouveaux baptisés, avec le clergé, entraient dans l’église, Grégoire de Nazianze, Oraf., xl, 46, P. G., t. xxxvi, col. 425 ; et là, aux premières lueurs de cette inoubliable matinée de Pâques, ils assistaient, pour la première fois, à la liturgie eucharistique et recevaient la communion, non sans échanger avec leurs frères nouveaux le baiser de paix. Can. Hippol., can. 141, Achelis, p. 99. Ces néophytes, ces infantes, comme on les appelait, étaient traités comme des entants nouveaunés dans la foi. On bénissait, en leur honneur, le lait et le miel qu’on leur servait après la communion, premier repas tout symbolique qui mettait un terme à leur jeûne. Tertullien, De coron., ui ; Adv. Marcion., I, 14, P. L., t. ii, col. 79, 262 ; Clément d’Alexandrie, Psedag., I, 6, P. G., t. viii, col. 308-309 ; Strom., v, 10, P. G., t. ix, col. 100 ; S. Jérôme, Dial. adv. Lucif., 8, P. L., t. xxiii, col. 172 ; Canons d’Hippolyte, can. 144, 148, Achelis, p. 101. La liturgie romaine en a conservé le souvenir dans la messe du dimanche de l’octave de Pâques ; l’introït, en effet, commence par ces mots : Quasi modo geniti infantes sine dolo lac et met concupiscite.

A Milan et en Espagne, on lavait les pieds aux nouveaux baptisés. C’est une coutume, dont témoigne saint Ambroise, De myst., vii, 32 ; mais qui n’est pas romaine, remarque le pseudo-Ambroise, et qu’il convient de ne pas abandonner. Desacr., iii, 1, 5, P. L., t. xvi, col. 398, 433. Un canon du concile d’Elvire, vers 300, concerne cette coutume ; à le lire de la manière suivante : Neque pedes eorum lavandisunt a sacerdotibus sed a clericis, le concile aurait interdit cet usage aux prêtres pour le confier aux clercs inférieurs ; à le lire, au contraire, comme on le trouve dans certains manuscrits : Neque pedes eorum lavandi sunt sacerdotibus vel a clericis, il l’a complètement supprimé, comme le pense Mur rj u _ chesne, Les origines du culte, 2e édit., p. 314. Can. 48, Hardouin, Act. concil., t. i, col. 255. En Espagne encore et dans quelques églises d’Orient, les baptisés devaient faire une offrande. C’est l’une des objections que réfute, en passant, saint Grégoire de Nazianze contre ceux qui retardaient la réception du baptême, en disant : < Où estle présent que j’offrirai ? » Orat., XL, 25, P. G., t. xxxvi, col. 393. Le concile d’Elvire l’interdit formellement : Emendari plaçait, ut hi qui baptizantur, ut fieri solebat, nummos in concha non mittant, ne sacerdos quod gratis accepit prelio distrahere videatur. Can. 43, loc. cit.

Ma r Duchesne a étudié avec sa compétence habituelle les rites de l’initiation chrétienne, en distinguant les lieux et les milieux, d’abord suivant l’usage romain, puis suivant l’usage gallican, enfin dans les Églises orientales. Cette étude distincte terminée, il a comparé entre eux les rites baptismaux et sous la diversité des rituels, il a facilement retrouvé partout les mêmes cérémonies principales. S’occupant ensuite de leur antiquité, il a constaté qu’elles étaient toutes en usage au commencement du ive siècle. Elles ont donc été introduites, conclut-il, avant la paix de l’Église et même avant la persécution de Dioclétien. Remontant enfin le cours des trois siècles antérieurs, il les rencontre presque toutes, sauf l’onction préalable au baptême, mentionnées par Tertullien, qui en parle comme de choses reçues, reçues partout et depuis longtemps. Les sectes gnostiques antérieures avaient fait des emprunts au rituel déjà établi lors de leur séparation. Les Pères apostoliques et les apologistes du IIe siècle ne parlent que du baptême d’eau et de l’imposition des mains. Ces résultats montrent nettement la haute antiquité des rites baptismaux. Voir Origines du culte chrétien, 2 6 édit., p. 318-325.

Tertullien, De baptismo, P. L., t. i, col. 1197 sq. ; Origène, foc. cit. ; S. Cyprien, toc. cit. ; Nicétas de Romatiana, Compelentibus ad baptismum libelli sex, d’après Gennade, De vir. ill., xxii, P. L., t. lviii, col. 1873 ; le v, De symbolo, dans P. L., t. lii, col. 865 sq. ; Anonyme, De rebaptismate, P. L., t. iii, col. 1183 ; S. Ambroise, De mysteriis, P.L., t. xvi, col. 389 sq. ; Anonyme, parmi les œuvres de S. Ambroise, De sacramen’.is, P. L., t. xvi, col. 417 sq. ; Pacien, De baptismo, P. L., t. XIII, col. 1089 sq. ; Maxime de Turin, De baptismo, tr. III, P. L., t. lvii, col. 771 sq. ; Cyrille de Jérusalem, Catéchèses, P. G., t. xxxiii, col. 369 sq. ; Basile, De Spiritu Sancto, xv, P. G., t. xxxii, col. 128 sq. ; Epist. ad Amphilochium, cxcix, ibid., col. 715 ; Serm., vii, de peccato ; viii, de pxiiitentia, recueillis par Siméon Métaphraste, ibid., col. 1212 sq. ; Anonyme, De baptismo, homil. xiii, ad sanctum baptisma, parmi les œuvres de S. Basile, P. G., t. xxxi, col. 423, 1513 ; Grégoire de Nazianze, Orat., xl, P. G., t. xxxvi, col. 360 sq. ; Grégoire de Nysse, Oratio catechetica magna, P. G., t. xlv, col. 9 sq. ; De infantibus qui prœmalure abripiuntur ; Contra différentes baptismum ; In baptismum Christi, P. G., t. xlvi, col. 161, 415, 580 ; Sermo in sanctum Paschæt recens illuminatos, parmi les Spuria de S. Athanase, P. G., t. xxvhi, col. 1080 ; Chrysostome, Ad illuminandos, I, ii, De baptismo Christi ; homil. xxi, xxv sur le renoncement et le pacte, P. G., t. xlix, col. 224, 363 et passini ; Sophronius, De baptismateapostotorum, frag., P. G., t.Lxxxvii, col. 3372 ; S. Zenon, Sept invitations a la fontaine baptismale, P. G., t. XI, col. 253 sq. ; S. Jérôme, Epist. ad Oceanum, lxix, P. L., t. XXII, col. 653 sq. ; Dialogus adversus Luciferianos, P. L., t. xxiii, col. 155 sq. ; S. Augustin, Serm. ad compétentes, lvi-lix ; ccxii-ccxv, in traditione et redditione symboli ; ccxciv, de baptismo parvulorum, P. L-, t. xxxviii, col. 377, 1058, 1335 ; De catechizandis rudibus’; De symbolo ad eatechumenos, P. L., t. XL, col. 309, 627 ; De baptismo contra donalislus, P. L., t. xliii ; Peregrinatio Silvise, édit. Geyer, Vienne, 1898 ; S. Léon le Grand, Epist.. xvi, ad universos episcopos per Siciliamconslitutos, P. L., t. i.iv.col. 695 ; S. Isidore, De officiis, 11, 21-27, P. L., t. LXXXIII, col. 814 ; S. Hildetonse, De cognitione bitptismi, P. L., t. xcvi. col. 111 ; Canones Hippolyli, dans