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BABIN — BACHKINE

logie d’Angers, où Babin avait professé pendant vingt ans et dont il avait été chancelier et doyen, recueillit naturellement cette succession et en chargea tour à tour, d’abord le chanoine Vaulthier qui traita des divers états de la société, puis Audebois de la Chaliniére qui donna les Conférences sur la grâce, voir t. i, col. 2265, et, enfin, Cotelle de la Blandinière, qui mit la dernière main à toute la collection, l’enrichit de citations, d’additions nombreuses et souvent même y inséra de nouveaux développements. Ainsi complété, l’ouvrage entier offre les avantages d’une somme théologique de réelle valeur, malgré l’inégalité de mérite des derniers volumes. Les traités composés par Babin, et, par suite, les plus excellents, touchent moins au dogme qu’à la morale et au droit canon : sacrements, commandements de Dieu, censures, monitoires, irrégularités, contrats et bénéfices. On compte plusieurs éditions des Conférences d’Angers : les meilleures sont celles d’Angers, 24 in-12, 1785, celles de Paris et de Besançon, 20 in-8°, 1830 ; ces deux dernières sont dues aux soins de l’abbé Gousset, plus tard cardinal. Il faut encore citer de Babin une Relation de ce qui s’est passé à l’université d’Angers, au sujet du jansénisme et du cartésianisme, in-4°, imprimée en 1679, sans nom d’auteur : il y a là des pièces utiles à consulter. En 1706, Babin avait été choisi pour vicaire général par Poncet de la Bivière, évêque d’Angers, qui l’avait chargé des conférences du diocèse. Né le 6 décembre 1651, il mourut le 19 du même mois en 1734. Il était fils d’un avocat au présidial d’Angers.

Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, Paris, 1822, t. iii, p. 395 ; Mémoires de Trévoux, 1743, p. 2575-2583 ; 1745, p. 1897-1901 ; 1746, p. 917-929 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1893, t. ii, col. 1249.

C. Toussaint.

BACCALAURÉAT. Voir Grades.

BACCHINI Benoît, bénédictin italien, né le 31 août 1651 à Borgo-san-Domnino, dans le duché de Parme, mort à Bologne le 1er septembre 1721. Ses études terminées au collège des jésuites à Parme, il entra chez les bénédictins de l’abbaye de Saint-Jean dans la même ville et y fit profession le 10 décembre 1668. Devenu secrétaire de l’abbé Ange-Marie Arcioni, il parcourut avec celui-ci une grande partie de l’Italie. De retour à Parme en 1683, il devint bibliothécaire de son monastère. Théologien du duc de Parme, il fut supérieur des bénédictines de Saint-Alexandre. En 1691, le duc de Modène le prit près de lui pour en faire son conseiller et Bacchini entreprit divers voyages pour visiter les principales bibliothèques. Le cardinal d’Aguirre voulut même le retenir à Rome ; mais il préféra revenir à Modène où le duc l’avait chargé du soin de sa bibliothèque. En 1704, il était prieur d’un monastère de cette ville et en 1711 abbé de Saint-Pierre. Il eut ensuite à gouverner les abbayes de Reggio et de Bobbio. Il abandonna cette dernière à cause de la rigueur du climat et il se retira à Padoue, puis, après un court séjour à Ferrare, il vint à Bologne pour y professer l’Écriture sainte. Bacchini a beaucoup écrit et parmi ses ouvrages un bon nombre sont demeurés manuscrits. Parmi ceux qui ont été publiés nous n’avons à citer que le suivant : De ecclesiasticæ hierarchiæ originibus dissertatio, in-4°, Modène, 1703.

Goujet, Bibliothèque des auteurs ecclés. du xviii pour servir de continuation à celle de M. Dupin, in-8°, Paris, 1736, t. i, p. 194 ; dom François, Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de S. Benoît, t. i, p. 85 ; Ziegelbauer, Hist. rei literariæ ord. S. Benedicti, t. iii, p. 445 ; Armellini, Bibliotheca Cassinensis, in-fol., Assise, 1731, p. 76.

B. Heurtebize.

BACCHYLE était évêque de Corinthe, depuis 190 environ, lorsque, dans les dernières années du iie siècle, la question pascale un moment assoupie se réveilla sous le pontificat de saint Victor Ier et menaça la paix et l’unité de l’Église. Eusèbe, H. E., v, 23, P. G., t. xx, col. 493, et saint Jérôme, De vir. ill., P. L., t. xxiii, col. 657, ont rangé Bacchyle parmi les auteurs ecclésiastiques, en considération de la lettre synodale qu’il écrivit, vers 195, au pape saint Victor et dans laquelle il se prononçait pour l’usage romain, contre le rite asiatique de la célébration de la Pâque. Cette lettre, qu’Eusèbe pouvait lire dans la bibliothèque de Césarée et dont saint Jérôme fait l’éloge, a totalement péri.

Harnack, Geschichte der altchrist. Litteratur, Leipzig, 1893, part. I, p. 261 ; Id., Die Chronologie der altchrist. Litteratur, Leipzig, 1897, t. i, p. 313, 723 ; Bardenhewer, Les Pères de l’Église, trad. franç., Paris, 1898, t. i, p. 213.

P. Godet.

BACHIARIUS, écrivain du "> siècle, dont les écrits nous révèlent sa profession de moine et que les critiques s’accordent à croire d’origine espagnole. Nous avons de lui deux ouvrages certains : 1° Liber de fide, édité par Muratori, Anecdota, Milan, 1698, t. ii, p. 9 sq., et réimprimé parMigne, P. L., t. xx, col. 1019-1036, c’est une apologie de sa foi que l’auteur adresse au pontife romain ; il se justifie de l’accusation d’admettre des erreurs semblables à celles de Priscillien ; 2° Ad Januarium liber de reparatione lapsi, P. L., ibid., col. 1037-1062, où il supplie cet abbé de punir moins sévèrement la faute d’un moine. Gennade, Z)e script, ecd., 24, P. L., X. lviii, col. 10741075, l’appelle vir christianx philosophise, ou, d’après les variantes de quelques manuscrits, episcopus vir pliilosophiæ, et il le dit exilé pour sa foi : peregrinationcm propter conservandam vitse integrilatem elegit, ou, du moins, pour sa profession monacale : pro conservanda propositi integritate, d’après l’édition de Richardson, dans les Texte und Untersuch., Leipzig, 1897, t. xiv, fasc. 1 er, p. 71. En raison de cette circonstance, Schepss, Priscilliani quse supersunt, Vienne, 1889 ; S. Berger, Histoire de la Vulgate pendant les premiers siècles du moyen âge, Paris, 1893, p. 28 ; Fritzsche, dans la Zeitschrift fur katholische Théologie, 1896, t. XVII, p. 211215, ont regardé comme plausible l’identification de Bachiariusavec l’évêquePeregrinus, le correcteur pseudonyme des Canons de Priscillien sur les Épitres de saint Paul et l’éditeur de la recension espagnole des Livres saints. Si cette conjecture était vraie, Bachiarius aurait joué un rôle important dans l’histoire de la Vulgate latine. Mais Wordsworth et White, Novum Testamentum D. N. J. C. latine, Oxford, 1898, t. I, fasc. 5, p. 708, jugent cette hypothèse peu vraisemblable. Les documents anciens affirment bien que Bachiarius fut moine, mais ils ne disent pas qu’il ait été évêque. D’ailleurs, sa profession de foi contient des expressions qui sont peu conciliables avec son épiscopat ; il déclare qu’ilveut obéir aux prêtres et aux docteurs, qui surit capita populi et columnæ ecclesiarum. P. L., t. xx, col. 1035.

Galland, Bibliolheca Patrum. t. IX, p. 181-202, P. L., t. xx, col. 1015-1020 ; Fessler-Yungmann, Instiiutiones patrologiæ, Inspruck, 1892, t. ii, p. 418-427 ; S. Berger, Histoire de la Vulgate pendant les premiers siècles du moyen âge, Paris, 1893, p. 15, 16, 18, 19, 28, 42, 43, 121, 160, 181-184 ; Id., Les préfaces jointes aux livres de la Bible dans les manuscrits de la Vulgate (extrait des Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, " série, t. xi b), Paris, 1902, p. 17, 46, 63 ; Bealencyklopàdie fur protest. Théologie und Kirche, 3’édit., 1896, t. ii, p. 342-343 ; O. Bardenhewer, Les Pères de l’Église, trad. franc., Paris, 1899, t. il, p. 458.

E. MANGENOT.

    1. BACHKINE Mathieu Séménov##


BACHKINE Mathieu Séménov, célèbre hérétique russe du xvr siècle. La date de sa naissance est inconnue. Kostomarov le soupçonne d’origine tatare. Sa jeunesse est enveloppée de mystère. On sait seulement qu’il s’enrichit dans le commerce et qu’il se passionna pour l’étude des questions religieuses. Sous l’influence de ses maîtres, l’apothicaire Mathieu de Lithuanie et