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BIEN (LE !


Et ce semble être l’intention de Boèce au livre De hebdomadibus, g Quæstio vero hujusmodi est, P. L., t. xiv, col. iail-1312 ; S. Thomas, In lib. Roetii de liebd., lect. iii, g Deindecum dicit : Quorum vero substantiel.

m. le biex D.4.vs les CRÉATURES. — A. Sont-elles bonnes ? — 1° Textes. — Sum. theol., I a, q. vi, a. 4 ; q. xlvii, a. 2, ad l"" 1 ; q. lxv, a. 1 ; J a II*, q. LV, a. 4, ad i « m ; Vont. Gent., 1. III, c. vii-ix, xx, xxi ; Qusest. disp. de virtutibus, a. 1, 2, ad l" iii, ad 7um ; Quæst disp. de malo, q. i, a. i, ad 13 u '".

Sources.

Ecriture sainte : Gen., i, 4, 31 ; Eccle.,

m, 11 ; I Tim., iv, 4 ; pseudo-Denys, De div. nom., c. ni, iv ; S. Augustin, De civ. Dei, 1. II, c. xxiii.

Solutions.

1. Les choses créées sont bonnes par

la similitude de la divine bonté qui leur est inhérente et les constitue formellement et intrinsèquement bonnes. — 2. Les essences sont bonnes, en ce sens qu’elles sont le principe en vertu duquel les choses sont lionnes, car tout désire l'être, — 3. Les réalités existantes sont par le fait même bonnes, car elles sont en acte, et qui dit être en acte dit être parfait et partant bon. — 4. C’est l’erreur des manichéens de dire que des choses sont mauvaises par nature. — 5. Trois bontés dans les créatures : celle qu’elles ont de par leur nature ; celle qu’elles ont de par les accidents surajoutés, spécialement les puissances opératives qui leur donnent d’imiter Dieu dans sa vertu causative ; celle qui, les supposant parfaites dans leur ordre, en fait des fins désirables par d’autres êtres, soit d’espèce inférieure, par exemple, les artistes qui sont désirables par les matériaux de l’art, soit de même espèce, mais encore imparfaits, par exemple le maître qui est une fin désirable pour le disciple. — 0. Trois éléments de bonté dans les créatures : le concenlus de leurs causes, leurs formes, leur vertu productive ; — trois manières d'être bon : être une perfection (principe de perfection), avoir une perfection (sujet de la perfection), être en puissance à une perfection (matière première) ; — trois genres de biens créés : la nature, la grâce, et la gloire. — 7. L’optimisme règle l’univers ; toutefois : a) il n’est pas absolu, mais relatiî au décret libre de Dieu, l’univers n'étant qu’un moyen inadéquat de réalisation de la divine bonté, et non pas une conséquence physique, par voie d’efticience, de la perfection divine, ni une tin en soi, Sum. theol., I a, q. ciii, a. 2, etc. ; b) il n’atteint les parties de l’univers que dans leur relation à l’ensemble, non tamen quod quamlibet partent totius faciat optimam sed optimam secundum pmportionem ad totum. Sum, theol., I a, q. xlvii, a. 3, ad 1, , nl ; cf. Cont. Gent., . III, c. xx, xxii.

13. Rapport de la bonté des créatures avec le Bien suprême et par essence. — 1° Textes. — Sum. theol., I a, q. vi, a. 6 ; q. xi.iv, a. 4 ; q. xlvii, a. 2 ; q. lxv, a. 2 ; q. ciii, a. 1-6 ; Coût. Gent., 1. I, c. xl ; 1. II, c. xlv ; 1. III, c. xvii, xviii ; Quæst. dixp. de verit., q. xxi, a. 4 (capital) ; In IV Sent., 1. 1, dist. XIX, q. v, a. 2, ad3um ; 1. II, dist. I, q. il, a. I, 2 ; Compend. theol., c. c-cni.

Sources.

Ecriture sainte : Prov., xvi, 4 ; Aristote,

1, II, VI, XII Metaph. ; II Phys. ; I Ethic. ; De cmlo etmundo ; Platon, Timée ; Origène, De princip., 1. I, c. vu ; S. Augustin, De Trinit., 1. VIII, c. m ; De civ. Dei, 1. II, c. xxiii ; De doct. christ., 1. II, c. xin ; Boèce, «  De hebdom. ; De consol. philos., 1. III ; S. Hilaire, De Trinit., 1. VI.

Solutions.

Elles visent trois questions : 1. Le

rapport des choses à la divine bonté en général. — a. La bonté divine n’est ni la matière (contre David de Dinan), ni la forme intrinsèque des créatures. De verit., q. xxi, a. 4. — b. Elle n’est pas une idée séparée (platoniciens), par laquelle les créatures seraient extrinséquement bonnes, par une participation actuelle et continue. — c. Elle n’est pas une dénomination tirée de la Lonté des créatures (contre les Porretani). Ibid. —

d. La bonté des créatures est une bonté formelle qui sert de fondement à la relation qui la relie à la bonté divine, sa cause efficiente, finale et exemplaire. — 2. Le rapport des choses à la divine bonté, considéré dans la genèse première des choses. — a. Toutes choses sont bonnes immédiatement par participation de la bonté divine. — b. La pluralité et la distinction des choses sont voulues par Dieu, pour représenter en morceaux l'éminence de sa divine bonté, ut quod deest uni ad reprœsentandant divinam bonitatem suppleatur ab alla. Sum. theol., I 3, q. xlvii, a. 1. — c. L’inégalité des choses n’est pas un mal comme l’a cru Origène, mais soit spécifique, soit individuelle, elle a sa raison dans la sagesse du créateur et non dans un péché des anges (contre Origène). — 3. Le rapport des choses à la divine bonté considéré dans le gouvernement de la providence. — a. Les choses, en plus de la bonté de leur essence et de leur être, étant susceptibles de se parfaire par leur activité efficiente, causale, et exemplaire, doivent être gouvernées par ia bonté divine, non convertit summse Dei bonilati quod res productas ad perfectum non perducat. Sum. theol., I a, q. ciii, a. I. — b. La fin du gouvernement divin du monde est extrinsèque au monde : c’est la bonté divine elle-même. — c. Cette fin est unique, source de paix et d’ordre. — d. Le gouvernement divin a pour effet l’assimilation par les créatures de la divine bonté qui se manifeste de deux façons principales : la conservation des choses dans leur être, le développement progressif de leur activité. — c. Rien n'échappe au gouvernement immédiat de la divine bonté, parce qu’elle est la fin de tout : les parties de l’univers, les créatures libres, les individus, la matière première, etc. — f. Cependant, pour la perfection des créatures, Dieu a donné à nombre d’entre elles de représenter l’influence causative de sa bonté et d'être ainsi les intermédiaires de sa providence, sicut si aliquis magister discipulos suos non solum scientes faceret, sed etiant aliorum doctores. Sum. theol., I a, q. ciii, a. 6.

C. Le bien et le mal dans les choses créées. — 1° Textes. — Sum. theol., I a, q. xl viii, xlix ; Cont. Gent., 1. II, c. xli ; 1. III, c. vii, x-xii ; Compend. theol., c. cxivcxvin.

2° Sources. Voir Mal.

Solutions.

Nous ne faisons qu'énoncer les solutions qui concernent les rapports du bien et du mal,

renvoyant la question au mot Mal. — 1. Le mal n’est pas une corruption totale du bien. — 2. Il est subjecté naturellement dans un bien qu’il prive d’une perfection ultérieure due. — 3. Le bien est cause du mal par accident dans les choses physiques et dans les actes moraux eux-mêmes. Cont. Cent., 1. III, c. xi. — 4. Le souverain bien est cause du mal, au moins permissive, toujours ordonnatrice en vue d’un bien. — 5. Il n’y a pas de souverain mal qui soit cause des maux comme le souverain bien l’est du bien.

IV. Troisième période : Scolastiques postérieurs a saint Thomas. — Leur apport concerne principalement deux points de la synthèse thomiste : 1° Notion du bien en soi et nature de son identité avec l'être ; 2° Dieu bien par essence.

l n Notion du bien en soi et nature de son identité avec l'être. — 1. Relativement à l’identité de l'être et du bien, Duns Scot, dans une théorie générale des propriétés de l'être en tant qu'être (unité, vérité, bonté), considère ces propriétés comme des absolus, distincts formellement et a parte rei de l'être lui-même. La preuve qu’il en donne est que ces propriétés ajoutent au concept de l'être pur un concept spécial, qui exige comme fondement objectif une réalité spéciale. A incluait ens et aliquid aliud '.. In IV Sent., 1. I, dist. III, q. iii, ^secundum, scilicet de passionibus entis, Uperaomnia, Paris, 1893, t.ix.p. 103. — Cependant Scot ne nie pas que tout être soit bon, mais il se refuse à voir entre les trans-