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BULLAIRE — BULLE


pàpstlichen Begister des xiii Jahrhunderts, ibid., 1884, t. v, fasc. 2 ; H. Denifle, Die pàpstticlien Registerbùndc des 13 Jahrh. und des Inventaidersélben vom J. 4339, dans Arckiv fur Litteraturund Kirehengeschichte des Mittelatlers, Berlin, 1886, t. il, p. 1-105 ; Id., Zum pupstlichen Urkunden und Registenivesen des 13 und 14 Jh., ibid., 1887, t. iii, p. 624-633 ; Specimina palœographica regestorum rom. pontif. ab Innocentio 111 usque ad Urbanum V, in-fol., Rome, 1888 ; G. Digard, La série des registres pontificaux du XIIIe siècle, dans la Bibliothèque de l’école des chartes, 1886, t. xlvi, p. 8087 ; J. de Soye, Les archives de la chambre apostolique au XIVe siècle, I re partie. Inventaire, t. lxxx de la Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Borne ; L. Guérard, Petite introduction aux inventaires des archives du Vatican, dans les Annales de Saint-Louis des Français, 1900, t. iv, p. 479-508, et à part, Rome, 1901 ; U. Bcrlière, Aux archives vaticanes, dans la Revue bénédictine, Maredsous, 1903, t. xx, p. 132-173.

V. Autorité des buli.aires. — Le bullaire de Benoît XIV, promulgué par ce pape lui-même et revêtu de l’autorité pontificale, doit être considéré comme un recueil officiel de lois ecclésiastiques, au même titre que les Décrétales de Grégoire IX, le Sexte de Boniface VIII et les Clémentines de Clément V ; mais les autres bullaires, quelque importants et utiles qu’ils soient, n’ont jamais reçu des papes cette approbation spéciale qui en ferait des codes ecclésiastiques. Ils sont donc simplement des œuvres privées, n’ayant rien d’officiel, et, dès lors, comme recueils, sont dépourvus de toute autorité canonique. Les bulles qu’ils contiennent, n’étant là que comme des documents historiques, n’ont d’autre valeur que celle qu’elles auraient, prises séparément, dès qu’il conste qu’elles sont authentiques ; qu’elles n’ont pas été rapportées en tout ou en partie par d’autres bulles plus récentes ; ou enfin qu’elles ne sont pas tombées en désuétude.

Schmalzgrueber, Jus canonicum universum, Dss. præmialis, § 10, n. 387-390, 5 in-fol., Naples, 1738, t. i, p. 46 ; Phillips, Kirchenrecht, Ratisbonne, 1845, 1872 ; trad. Crouzet, Du droit ecclésiastique, 4 in-8° Paris, 1850, 1852. t. I, Du droit ecclésiastique dans ses sources, % 33, p. 328-332 ; card. Soglia, Institutiunes juris publici ecclesiastici, 5e édit., in-8° Paris, 1859, p. 128 ; Bouix, De principiis juris canonici, part. III, c. xvi, in-8% Paris, 1852, p. 463 ; Hurter, Nomenclator litterarius, 4 in-8°, Inspruck, 1892-1899, t. i, p. 353 ; t. H, col. 180, 1105, 1533.

T. Ortolan.

BULLE. — I. Histoire. II. Définition et objet. III. En quoi une bulle diffère d’un bref. IV. Particularités. V. Espèces. VI. A propos de la forme du sceau bullaire, réponse à une objection des protestants contre la primauté de saint Pierre. VII. Critique des bulles.

I. Histoire.

Dans l’antique Rome, le mot latin bulla désignait une petite boule creuse en métal. Les triomphateurs, le jour de leur triomphe, et les jeunes patriciens jusqu’à l’âge de dix-sept ans, en portaient une d’or suspendue à leur cou et tombant sur la poitrine. On y renfermait souvent des préservatifs contre l’envie. C’était aussi pour la grande vestale un insigne de sa dignité. Cf. Perse, Sat., v, 30 ; Pline, Hist. natural., 1. XXIII, 1-4 ; Macrobe, Saturnaliorum, 1. I, c. vi ; Rich, Dictionnaire des antiquités romaines et grecques, trad. Chéruel, Paris, 1873, p. 87-88.

Au moyen âge, le mot bulla prit un sens plus étendu, mais toujours correspondant au mot grec dont il est dérivé, en doublant le >, , (îouXï), conseil, dessein, résolution. Il exprima la marque ou le témoignage d’une volonté bien arrêtée : le sceau, le cachet. De là vint le verbe bullare, cacheter en bulles, apposer un sceau de forme ronde ou sphérique. Le grec usuel possède, en effet, le verbe [îouXXe-jecv, bullare, cacheter ; l’adjectif àêo-JXXtotov, non cacheté ; le nom ypuaoëôyXXov, bulle d’or, et d’autres termes semblables. Cf. Du Cange, Glossarium médise et infimse lalinilalis, revue et édité par Henschel, v° Bulla,

7 in-fol., Paris, 1850, t. i, p. 803, col. 2 ; p 805 col. 3 ; Glossarium médise græcitatis, v° BoûXXa, 2 in-fol., Paris, 1688, col. 217, et append., col. 42 ; Montfaucon, Palseographia grseca, sive de ortu et progressu litterarum grsecarum, in-fol., Paris, 1708, p. 378 sq.

On ne pourrait fixer avec précision à quelle époque les papes commencèrent à employer le sceau bullaire pour authentiquer les documents pontificaux. Les plus anciennes bulles de plomb qui nous soient parvenues sont du VIIe siècle, des papes Deusdedit, Théodore, Honorius, Vitalien, Zacharie, Paul I er, Adrien I er, etc. Il parait hors de doute que cet usage remonte au moins jusqu’au vie siècle, à saint Grégoire le Grand. On a conservé le dessin d’une bulle du pape Agapet (535-536). Peut-être même faut-il reculer plus loin encore dans le passé l’origine de cette coutume. Très probablement elle s’introduisit, dès la fin des persécutions, au commencement du IVe siècle, sous le pontificat de saint Sylvestre, qui monta sur la chaire de saint Pierre en 314. Cf. Mabillon, De re diplomatica, 1. II, c. xiv, n. 7 sq., et Supplem. , xlvi ; Muratori, Antiquilates ilalicse medii sévi, 6 in-fol., Milan, 1740-1742, t. iii, col. 91, 129 ; X. de Wailly, Éléments de paléographie, 2 in-fol., part. IV, c. iv, a. 1, § 1, Paris, 1838, t. ii, p. 46 ; Acta sanctorum, Propylseum ad mensem maii et paralipomena ejusdem, Anvers, 1688, t. vu ; Moroni, Dizionario di erudizione storicoecclesiastica, 109 in-8°, v Bolla, §1, et Sigilli pontificii, Venise, 1840-1879, t. v, p. 277 sq. ; t. lxvi, p. 90 sq. ; Cenni, De antiquitate ecclesise hispanse dissertationes, 2 in-4°, Rome, 1740, 1741, t. i, p. 147 ; G. Lelli, Dissertazione sopra i piombi pontifici in génère, dans Accademia romana di archseologia, 1821, 1. 1, p. 367 ; De Rossi, Di una bolla plumbea papale del secolo in circa decimo, dans Notizie degli scavi, Rome, 1882 ; P. Ewald, Zu den alleren pàpstlichen Bleibullen, dans Neues Archiv, 1884, t. ix ; Pilugk-Harttung, Zur Plumbierung altérer Papstbidlen, 1887.

Rien d’étonnant, d’ailleurs, à ce que les papes aient commencé de bonne heure à se servir du sceau bullaire. C’était aussi la coutume des empereurs romains. L’on connaît encore celui de Marc-Aurèle et de Lucius Verus représentant ces deux princes, et percé de haut en bas, pour laisser passer le cordon qui le rattachait au parchemin. De Rome cet usage se transmit à Byzance, dont les empereurs scellaient leurs constitutions avec des bulles d’or ou de plomb, suivant leur importance. Ils avaient, en eftet, les [xoXtëSôëovXXa, bulles de plomb, et les /p-jiTÔëouXXa, bulles d’or. Cf. Glossarium mediæ græcitatis, col. 218, v° MoXiëSoëouXXov ; Pierre Diacre, Chron. Casin., 1. IV, c. cix, P. L., t. clxxiii, col. 960 ; Buchon, Histoire de la domination française en Orient, Paris, 1840, p. 25 ; Baronius, Annal, eccles., 12 in-fol., Rome, 1588-1607, an. 1156 ; N. de Wailly, Éléments de paléographie, part. IV, c. iv, a. 3, § 1, t. ii, p. 45 ; Du Cange, loc. cit.

Le sceau bullaire, garantie matérielle d’authenticité, appliqué aux constitutions apostoliques de majeure importance, fit donner à ces constitutions elles-mêmes le nom de bulles, litterse bidlatæ. Néanmoins ce ne fut pas avant le xiii » siècle que le sens de ce terme s’étendit ainsi du sceau au document qu’il complétait. Cf. N. de Wailly, op. cit., part. II, c. I, a. 4, § 1, t. i, p. 172 ; Quantin, Dictionnaire raisonné de diplomatique, v° Bulle, in-4°, Paris, 1846, p. 119. La chancellerie romaine n’emploie jamais ce terme dans les actes officiels.

IL Définition et objet. — Depuis lors, on entend par bulles les lettres officielles publiées par les souverains pontifes dans la forme la plus solennelle. Elles correspondent aux édits, lettres-patentes et ordonnances des princes séculiers, rois ou empereurs. Leur objet comprend : les décisions doctrinales ; les sentences de canonisation ; la discipline ecclésiastique ; les jubilés ; la promulgation d’indulgences générales ; la création ou