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tendre, la concordance se poursuivrait jusque dans la division de l’Esprit en sept esprits par les prophètes, qui serait imitée par la division platonique de la vertu, « pet »), en quatre vertus. Ce passage semble bien une allusion à Isaïe, xi, 2. Cohort. ad Grsecos, n. 32, P. G., t. vi, col. 300.
Clément d’Alexandrie (y vers 215) termine une description du candi-labre à sept branches, imitée ou plutôt transcrite de Philon, Vita Mosis, p. C>69, en déclarant que c’est là une figure du Christ qui lui aussi mullifariam multisque modis envoie sa lumière à ceux qui croient et espèrent en lui. Ne dit-on pas, ajoute-t-il, les sept yeux du Seigneur, et les sept esjirits qui se reposent sur la lige qui fleurit sur la racine de Jessé. Strom., V, c. vi, P. G., t. ix, col. 61. En dehors de cette mention formelle, nous n’avons trouvé chez Clément qu’une allusion aux sept dons, un texte où il est dit qu'à partir du septième jour, jour du repos, la Sagesse nous éclaire : lumière de la vérité, lumière vraie et sans ombre. Esprit du Seigneur, qui sans division est divisée, cf. l’bilon, De giganlibus, entre ceux qui sont sanctiliés par la foi. Strotn., VI, c. xvi, P. G., t. ix, col. 36't. Cf. S. Justin, cité col. 1755. D’ailleurs, Clément appelle dons de Dieu les arts humains et lu science des choses divines, Strom., I, c. iv P. G., t. viii, col. 716-717 ; VI, c. xvii, P. G., t. ix, col. 385-388, et parle séparément des charismes, IV, c. xxi, t. viii, col. 1344. — Sur les mêmes charismes, saint Hippolyte (vers 235) a tout un traité, P. G., t. x, col. 870, reproduit vers 430 dans les Constitutions apostoliques, l. VIII, P. G., t. r, col. 1066 ; mais les textes formels pour sa doctrine du don du Saint-Esprit, trop généraux d’ailleurs pour servir de contribution à notre sujets se trouvent dans le Sermo in S. Theophania, n. 9, P. G., t. x, col. 859.
Origène († 254). — La contribution d’Origène à la théologie des dons du Saint-Esprit entendus dans leur acception gémi raie est considérable. Voici les textes principaux : De princ, I. I, c. i, n. 3, P. G., t. xi, col. 122 : On participe au Saint-Esprit, sans qu’il soit divisé, en recevant sa grâce, comme on participe à la science, à l’art : idée empruntée à Philon, voir col. 1753. On reçoit l'énergie de l’esprit bon, lorsque l’on est mû et provoqué au bien, lorsque l’on reçoit l’inspiration des choses célestes et divines. Ibid., l. III, c. iii, P. G., t. xi, col. 317. Descriptions diverses de l’activité de l’Esprit, ibid., col. 154, 374, 415 ; Contra Celsum, I. I, n. 46, col. 745 ; l. VII, col. 1432 ; lu V s. il, 9, P. G., t. xii, col. 1108-1109 ; In ps. lxvii, H », col. 1507, ubi prophela doua vocat Spiritus Sanctt gratias ; In ps. cxyiii, 131, col. 1615, attraxi Spirituni intellectus, gratiæ et sapientise ; In Ezech., homil. ii, P. G., t. xiii, col. 683 sq. ; In Mat th., tom. xiii, P. G., t. xiii, col. I091-1096 ; citation formelle du texte d’Isaïe, tom. xiv, n.6, col. 1197 ; In Luc, homil. xxvii, col. 1871 ; In Joa., tom. il, P. G., t. XIV, col. 130 ; tom. x, col. 357 ; tom. xi, col. 438 ; tom. xiii, col. 498 ; In Epist. ad Rom., l. VI, P. G., t. xiv, col. 1098-1100, 1103, très complet.
En ce qui concerne les sept dons proprement dits, notons l’expression : virtutem Spiritus Sancti septemplicem, In Lev., homil. ix, P. G., t. xii, col. 507 ; la mention du texte d’Isaïe, xi, 2, avec cette glose : quorum thesauri Christus, in quo thesauri sapientise absconditi : inde igitur émanant ac dislribuuntur, dans Selecta in Jeremiam, P. G., t. xiii, col. 550 ; le commentaire du même texte, en harmonie avec l’idée de Philon, de l’incompatibilité de la demeure fixe de l’Esprit-Saint et de l’esprit mauvais, In Num., homil. vi, n. 3, P. G., t. xii, col. 668 ; et l’exception faite pour le Sauveur, sur lequel l’Esprit s’est reposé à demeure, ibid., et col. 669. A propos de ce texte, noter, avec .M. Touzard, art. cit., p. 254, l’addition de trois dons
à la liste ordinaire des sepl. Mais le texte d’Origène, qui a eu la plus grande répercussion sur la théologie des sept dons, car je ne crois pas pouvoir me rendre à la sentence que porte sur l’influence d’Origène M. Touzard, Revue biblique, 1899, p. 256, est le commentaire allégorique qu’il fait dans l’homélie in in Jsaiam, De septem mulieribus, sur le mot d’Isaïe, iv, 1, septem mulieres apprehenderunt virum, P. G., t. xiii, col. 227 sq. Cf. P. L., t. xxiv, col. 910, la traduction de saint Jérôme. Ces sept femmes sont, à l’entendre, les sept vertus de sagesse, d’intelligence, etc. Is., xi, 2, qui ne rencontrent qu’opprobre parmi les hommes. Il n’y a qu’un homme qui puisse enlever cet opprobre. Ce n’est ni Moïse, ni Isaïe. Il est venu en eux, mais n’a pu s’y reposer. Ici rappel presque littéral des textes et idées du De giganlibus, de l’bilon. C’est celui qui était signalé à saint Jean-Iîaptiste : Super quem vider is Spiritum… manentem. Joa., i, 33. C’est celui dont Isaïe a dit : El requiescet super eum spiritus Dei, spiritus sapientise. Jésus est donc requis par les sept vertus d’enlever leur opprobre et de leur donner son nom. Il l’a fait. Prions-le donc ut et nobis iste liomo tribuat communionem harum mulierum, ut assumenles eas /ïamus sapienles, intelligentes, etc., col. 230. On voit par cette finale que l’opinion qui nie li participation des fidèles aux dons du Christ, attribuée à Origène par Suarez, De incarnat., disp. XX, sect. ii, n. 5, n’est pas plus d’Origène que de saint Justin ou de saint Irénée.
Saint Méthode († 315)a quelques indications dans le Convivium decem virginum, P. G., t. xviii. Dans une interprétation allégorique du sommeil d’Adam, c. viii, col. 74, il dit du Saint-Esprit : 7s enim proprie Verbi costa dicitur, septiformis scilicet Spiritus veritatis juxla prophetam, Is., xi, 2. Cf. col. 202-203, 216-217. Eusèbe de Césarée (vers 310) a d’intéressantes descriptions générales de l’activité du Saint-Esprit, Præp. evang., l. VII, c. xiv, P. G., t. xxi, col.519 ; Deeccles. tlteologia, l. III, c. v, col. 1010 ; et des distributions des dons du Saint-Esprit, De theophania, V2, P. G., l.xxiv. col. 685 ; mais dans son commentaire d’Isaïe l’interprétation du texte consacré ne provoque aucune réflexion de sa part. In Is., c. xi, 2-3, I'. G., t. xxiv, col. 170. Saint Athanase (y 373) mentionne également à propos du même texte le repos de l’Itsprit-Saint et de ses sept esprils sur le Christ, sans s’expliquer davantage. De ïrinilale et Spirilu Sancto, P. G., t. XXVI, col. 1204.
Avec saint Basile (y 379), nous sommes en présence d’une véritable somme des dons du Saint-Esprit, mais rien ne nous autorise à appliquer au septénaire traditionnel ce qui en est dit. Dans le Liber de Spirilu Sancto, P. G., t. XXXII, le Saint-Esprit est considéré comme source universelle de sanctification, c. IX, col. 109. Il n’y a pas de dons spirituels, dit-il, Swpeà, sans le Saint-Esprit, c. xxiv, coE 172, 173. Même idée, Homil. de fide, P. G., t. xxxi, col. 469. Notons cette sentence : ce n’est pas en ministre que le Saint-Esprit communique ses dons, o-J XsiTOupyixû ; Siaxoves : à ; îiopsàç, mais c’est par sa propre autorité, col. '(72. Il s’agit, au fond, en ce dernier passage, des charisme*, ainsi que dans le Liber deSpiritu Sancto, c. xvi, P. G., t. xxxii, col. 134 ; c. xxvi, col. 181. Dans le 1. V du Contra Eunomium, n. 2, qui très vraisemblablement n’est pas de saint Basile, mais de Didyme l’aveugle, cf. Bardenhewer, Patrologie, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1901, p. 241, on trouve un texte formel pour les sept dons désignés dans Is., xi, 2, et dans le texte de Zacharie sur les sept yeux du Seigneur qui regardaient la terre. P. G., t. xxix, col. 741. Cf. col. 761, ce passage : S’il dit : Et egredietur radix, etc., Is., xi, 2, comment peut-on séparer l’Esprit du Christ Dieu ? Le saint docteur, ou plutôt l’auteur du commentaire sur