narium paraclitense. De l’hymne pour la fête de la Pentecôte, P. L., t. CLXXVili, col. 1798, nous extrayons :
Tu tibi templa dedica
Illa septiformi quam habet gratia
Contra septem illa dajmonia.
C’est la notion des dons opposés aux sept esprits mauvais, que nous avons déjà rencontrée. Dans le détail de leur énumération Abélard suit l’ordre ascendant. Il en est de même chez Hervé de Bourg-Dieu (1149), In lsaiam, 1. II, c. xi, 2, P. L., t. clxxxi, col. 140. Mentionnons le Traité spécial des sept dons du Saint-Esprit de Pothon de Prusse (1153), dans la Bibliotheca Patrum, de Paris, t. IX, que nous n’avons pu rencontrer.
Saint Bernard († 1153) traite ex professo De septiformi Spirituin Christo, In Annunt. B. M. I*., serm. il, P. L., t. CLXXXIH, col. 590, se basant sur ce principe que rien de ce qui était nécessaire pour sauver les peuples ne devait manquer au Christ, n. 5. Le texte d’Isaïe, xi, 2, vient à l’appui. Dans le sermon xiv, De septem donis, il développe l’opposition des sept dons aux sept vices principaux. Sermones de diversis, P. L., t. clxxxiii, col. 574. On peut regarder le magnifique commentaire du texte du Cantique, Traite nie, post te curremus, Sernt., JL, in Cant., n. 4, comme une mise en œuvre de cette idée. Dans le Serni., iii, in lent pore resarrectionis, n. 6, nous rencontrons une curieuse adaptation des apparilions du Christ ressuscité aux sept dons. Ibid., co. 292. L’opuscule Quinque septena, où les dons sont mis en relation avec les sept demandes de l’oraison dominicale, n’est vraisemblablement pas de saint Bernard.
Ernald de Bonneval († 1156), dans le Liber de cardinalibus operibus Christi, attribué à saint Cyprien par Suarez, De incarnalione, q. vii, a. 6, disp. XX, sect. il, rattache les sept dons à l’onclion du saint chrême. C’est un des plus anciens témoignages, en faveur de cette adaptation si courante aujourd’hui, c. viii, P. L., t. clxxxix, col. 1655. Son Libellus de ilonis Spirilus Sancli, P. L., ibid., col. 1589, renferme d’abord une description des dons en nous et dans le Christ, c. i-x. A partir du c. xi s’ouvre un beau parallèle avec l’œuvre des sept jours que l’auteur a seulement le tort de croire une nouveauté, col. 1608. v’oir, col. 1762, saint Victorin.
Pierre Lombard († 1160) emprunte à Cassiodore son commentaire sur le Ps. xxviii, qui décrit la fondation de l’Église par les vertus du Saint-Esprit. Mais il intervertit l’ordre de ce commentaire. Isaïe, dit-il, avait commencé par le haut ; quia ayit de Christi incarnalione in qua, se exinanivit : hic autent ab imo ascendit ad summum, quia agit de Ecclesiaa constitulione qua ; a timoré qui est inilium tapientise incipit. P. L., t. cxci, col. 285. D’où cette curieuse anomalie que les sept expressions : vox Domitti, sont interprétées en sens inverse par Cassiodore et par Pierre Lombard, la première par exemple : vox Domini super aquas, signifiant le don de crainte pour Pierre Lombard, le don de sagesse pour Cassiodore, la seconde : vox Domini in virtute, signifiant, respectivement, les dons de piété et d’intelligence, etc. Cf. Cassiodore, lu ps. XXVIII, P. L., t. lxx, col. 199. Dans le 1. III des Sentences, dist. XXXIV, P. L., t. cxcii, col. 1086, Pierre Lombard cite ce texte : His sancti/icationibus signatur plenitudo septem spiritualium virtutunt qua* enumerat Isaias… Cf. le De sacramentis du pseudo-Ambroise. Godfroy, abbéd’Admont(1165), a une curieuse adaptation mystique des sept dons du Saint-Esprit aux livres de l’Ancien Testament. A la Genèse correspond le don de crainte, à l’Exode la piété, au Lévitique la science, etc. Homil., il, in Script., P. L., t. clxxiv, col. 1064. Gerhoch de Reichenberg (1169), dans l’expli cation du Ps. xxviii, a la même interprétation que Pierre Lombard, qu’il lui a sans doute empruntée à moins que ce ne soit le contraire. Le Nomenclator literarius de Hurter, t. ii, col. 118, signale comme étant de lui un traité inédit De ordine donorunt Spiritus Sancli, qui semble lui conférer une compétence spéciale sur notre sujet et par suite autoriser la seconde hypothèse. Garnier, chanoine de Saint-Victor (1170), résume dans son Gregorianum, 1. XV, c. VI, De septenario, divers passages de saint Grégoire le Grand, P. L., t. cxciii, col. 449. Geoffroy d’Auxerre († 1180), cité souvent sous le nom de Bède, reproduit l’idée des dons dans les patriarches dont l’origine première est à chercher chez saint Justin et peut-être chez Philon. Son De septem donis Spirilus Sancti se trouve parmi les œuvres de Bède, P. L., t. xciv, col. 553. Jean de Salisbury († 1180) est à compter parmi les patrons de l’opinion, reprise par Hugues de Saint-Victor, qui fait des dons la semence des vertus. De septem septenis, sect. v, P. L., t. cxcix, col. 954. Philippe de Harweng (1182), De silenlio clericorunt, c. cxvi, cite les symboles classiques des sept dons, Apoc, iii, iv, v ; Zacharie, ni, iv, P. L., t. cciii, col. 1200. Pierre de Blois (1200) a une belle allégorie sur la musique céleste, la cithare du Seigneur et ses sept notes fondamentales. Prima cltorda est spirilus timoris, gravent sonunt reddit, secunda spirilus pietalis, dulcissintus sonus, etc. Sernt., xxiv, P. L., t. ccvi, col. 632, si toutefois ces serinons ne sont pas de Pierre Comestor. Alain de Lille (1202) donne comme le sens propre du mot don, anto.iomastice, son interprétation par les sept dons du Saint-Esprit. Distinctiones dictionum theol., P. L., t. ccx, col. 774. L’augustin Absalon (1203) a de belles élévations mystiques sur les dons du Saint-Esprit et les béatitudes évangéliques. Sernt., xxxv, in die Penlec, P. L., t. ccxi, col. 201 ; cf. Sernt., xxxvi, col. 214. Pierre de Poitiers (1205) traite de la connexion des vertus et de leur division en vertus théologales, cardinales et dons. Les dons ne sont pas les facultés naturelles que leurs noms semblent indiquer, mais des principes gratuitement surajoutés pour les réformer, les vivifier, et sans faire savoir ou comprendre plus de choses, faire mieux savoir et mieux comprendre ce que l’on sait. Il s’étend, développant saint Ambroise, sur l’activité des dons au ciel et sur le don de crainte. Sent., 1. III, c. xvi, xviii, col. 1079 sq.
Simon de Tournai (1216) tient pour l’opinion qui fait des dons des semences de vertus, déjà émise par Hugues de Saint-Victor, P. L., t. clxxvi, col. 114 : Dona non suni virtutes nec ejfeclus virtutum sed seminaria earumdem, quibus muudatur anima et prœparatur ad suscipiendas virtutes. Je cite ce texte d’après Denys le Chartreux, In IV Sent., 1. III, dist. XXXIV, a. 9, Tournai, 1904, t. xxiii, p. 539. Guillaume d’Auxerre (1230) tient que les dons ne sont pas distincts réellement des vertus cardinales. Les vertus sont nommées dons entant qu’elles purifient l’âme des sept vices capitaux. Sumnta, part. III, tr. XIV, q. i-m. Guillaume d’Auvergne ou de Paris (1249), lui aussi, professe la non-distinction et rétracte l’opinion contraire qu’il dit avoir tenue pour vraie auparavant. Opéra, t. I, De virlntibus, c. xi, Orléans, 1674, p. 143, col. 1. Quod si quis qusesierit, unde usus Me inoleverit quod septem dicuntur esse dona Spiritus Sancti, et cum de donis Spirilus Sancli sermo est sacri doctores et scltolares de hujusmodi donis solummodo agi intelligunt ; respondemus quia aliquando visum est nobis septem illa dona magis in recipiendo consistere, quant in efj’luendo, seu emanando : cum enim virtutes in eo quod virtutes, principia videantur esse quaruntdam voluntariarunt operationunt, ut ssepe dixintus, isla septem dona magis videbantur nobis principia esse quodammodo pas-