sionum, hoc est aptiludines receptionunt a fonte gratise in mentent humanam descendentium, ac defiuentiiim ; sapere enim et tleguslare spiriluales delicias, ne sapores, magis est recipere, ac infini, quant effitii : similiter et intelligere spiritualia, ac divina, intelligere inquam intellectu, qui est donum, niagis videtur nobis illuminari, sive lumen recipere, quam lumen hujusmodi intelleclus agere vel effluere… Suit une application semblable aux autre ? dons.
Pour lui, il n’y a qu’une distinction de noms : ne decipias animant tuant in Jtis quæ grammaticalia sunt, ibid., entre les vertus, les dons, les fruits et les béatitudes. Ibid., col. 1. Il établit sa thèse par divers témoignages des Pères, par des exemples de réduction de certains dons à certaines vertus, du don de crainle par exemple à l’espérance, par ce motif qu’à une môme vertu appartient Vacccssus et le recessits, p. 143, 144 ; enfin par cette sortie virulente, qui est comme la charte du futur nominalisme en matière de dons du Saint-Esprit et qui va provoquer la réaction des grands scolastiques : Esse donum est nominalio, seu denontinatio a foris, et ab accidente tantum nominans sive denominans : manifestum est enim prælcr essenliam rei cujuscumque quæ donabilis est, esse dari sive donari ; quarc et fieri, et esse donum, accidunt rébus hujusmodi post complétant earum essenliam : t/uare manifestant est quod cuicumque accidil dari sive donari, accidit esse et fieri donum, sicut et omni virtuti. Nihil igitur habet quxslionis isla distinctio donorum et virtutunt, circa quant tanla cttriositate laboranl, et tanla imbecillitate intellcrttts crratttr, nisi hoc solam videlicet : quare Isaias pro/ilieta loquens de Domino Saleatore, expresse et nominalim dixit deillis, quod requiescerent super eunt sex illorum ; de ultinio vero, ici est, de spirilu timoris expresse, quod repleret ipsum. Cum igitur alia dona sint non minora, intmo eliam quædam majora, ut charilas, quare de aliis tacuit prophela, et isla sola expressit inlaudem redemptoris ?… Quia ista minus in eodem appariasse videntur opinione Judseorum, etetiam spectanlium, et de eo secundum hontinent solummodo cogilantium, p. 144, col. 2 ; p. 145, col. 1 et 2.
Conclusion. — On voit, parlasimple inspection decetle période intermédiaire, que si, « du dernier des Pères de l’Église à l’Ange de l’école il n’y a pas loin, » comme le conclut de son enquête M. Touzard, art. cit., cette courte distance est cependant assez remplie. Nous ne voulons pas revenir sur le détail des travaux que les mystiques ont poussés en tous sens, et parfois si curieusement, autour de la théologie des dons. Pour l’histoire de notre question, nous devons seulement noter ceci. Les premiers théologiens scolastiques, forts des résultats déjà acquis par les Pères latins, se sont appliqués surtout à rendre raison de la nature spécifique des sept dons, de leur, s relations avec les vertus cardinales, avec les béatitudes. Il semble que ce labeur ait abouli à une opinion commune, dans laquelle la contemplation mystique trouvait son aliment, et qui, en harmonie avec les dires de saint Grégoire le Grand, faisait des dons un groupe de vertus supérieures. C’est contre elle que réagissent les deux Guillaume, et c’est elle que vont reprendre en l’établissant sur des bases définitives, Alexandre de Halès, le bienheureux Albert le Grand, saint Fîonaventure et saint Thomas.
VI. LES FOND ITEURS 1>E LA THÉOLOGIE SYSl’ÉMATISÉE ni s /in s. — Tout est prêt pour une synthèse. Aussi les quatre grands docteurs du XIIIe siècle font-ils précéder leur opinion personnelle d’une récapitulation des opinions (’mises avant eux sur la nature du don.
Alexandre de Halès (j- 1245) énumère quatre opinions et se range à la dernière. La première prenait occasion du commentaire spirituel de saint Bède sur le bon Sama ritain, qui voit dans l’homme blessé par les voleurs, le pécheur dépouillé en Adam des perfections gratuilesde la grâce et blessé dans ses perfections naturelles, spolialtts qratuitis, vulneralus in nalttralibus. Les vertus se distingueraient des dons en ce qu’elles restituent la perfection surnaturelle, in restilutionem spoliorum, landis que les dons réparent les blessures faites à la nature. La seconde considère les dons et les vertus comme dirigés contra singula tenlamenla, voir col. 1765, saint Grégoire ; les dons sont à proprement parler des remèdes ad remolionem impedimentorttm ; les vertus sont ordonnées ad direclionem vtriunt. La troisièiri’opinion considère les dons comme ordonnés ad paliendum, car savoir pâtir est le grand don ; landis que les vertus regardent l’agir : à une grande vertu correspond en effet une grande action. Alexandre de Halès déclare que cette troisième opinion : aliqutd rerilatis habet, mais il lui préfère la quatrième qui considère les vertus, les dons, les fruits et les béatitudes, comme marquant les quatre moments de l’expansion en nous du surnaturel. Aux vertus correspondent les actes de fond, par exemple, pour la foi, adhérer, assenlire ; les dons suivent avec une modalité plus accentuée, par exemple, dans la ligne de la foi, videre et gustare ; les fruits complètent l’opération, ils comportent la délectation actuelle qui l’accompagne. Enfin les béatitudes l’achèvent. Avec eux la délectation d’actuelle passe à l’état d’état, deleclalio in facto esse. Primos actus, aclus sequentes, actus contpleliorr*, actus completissimos, telles sont donc les caractéristiques de notre mouvement d’ascension surnaturelle. Summa theol., part. 111, q. i.xii, t. il, p. 2C9. On voit qu’Alexandre a un sentiment très vif de l’unité organique et dynamique de la psychologie surnaturelle, maison ne voit pas au même degré le genre de distinction qu’il admettait entre ces actes dont il parle. Il distingue bien les dons des grâces gratis dalæ, p. 270, chose acquise depuis saint Augustin, mais admettait-il qu’ils formassent des principes d’activité spécifique’.' C’est là un mystère qu’aurait sans doute éclairci la Summa de virtutibus, dans laquelle il se propose, en finissant, de donner une suite à la présente élucubration. On sait que cette Somme des vertus, si elle a été composée, n’a pas été retrouvée.
Saint Oonaventure († 1274). Le mystère s’éclaircil avec saint Bonaventure, qui tient nettement que les dons sont des habitudes, habilus, touteomme les vertus. C’est même, en les considérant comme habitudes, qu’il entreprend de classer systématiquement les opinions qui se sont fait jour avant lui sur les dons. Puisqu’il s’agit i’habitus, dit-il, il doit y avoir quatre manières. via quadrintembris, dedislinguer les dons : 1° par leurs sujets d’inhérence, a subjectis ; 2° par leurs contraires ab opposilis ; 3° par leurs fins prochaines ; ï° par leurs actes propres. 1° D’après leur sujet : étant donné que tout habilus, puisqu’il est cause d’opérations méritoires, a pour sujet la liberté, faculté faite de raison et de volonté, on peut dire que les dons se distinguent des vertus en ce qu’ils ont trait davantage aux perfectionnements de la partie rationnelle, tandis que les vertus regardent la volonté. Saint Bonaventure critique celle distinction, qui n’est pas prise, dit-il, des raisons propres des éléments en présence, puisque la crainle, la force et la piété, dons, sont dans la volonté, la foi et la prudence, vertus, dans l’intelligence. — 2° D’après leurs contraires, à savoir les péchés et les vices opposés. C’est l’opinion déjà rencontrée : virtus contra peccalum in quantum lollit rertitttdittem justitise ; dona contra ruinera derelicta. Saint Donaventure concède qu’elle est per propria, mais, dit-il, elle est per posteriora, non per priora. —3° La troisième opinion se l’apporte à la fin prochaine des habilus surnaturels : conforitiari Christo, in agenda, vir lûtes ; in patiendo, dona. Bonne