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précepte de l’espérance chrétienne, le désespoir pleinement consenti par la volonté est toujours une faute mortelle, quel que soit le jugement, hérétique ou simplement erroné, qui lui donne naissance. Toutefois une imperfection accidentelle du consentement empêcherait toujours la gravité subjective dans une circonstance donnée. Salinanticenscs, Cursus Iheologiæ moralis, tr. XXI, c. vi, n. 51.’à. Gravité comparée. — Le péché de désespoir. quand il n’est accompagné ni de haine ni d’infidélité, est un péché d’une gravité moindre que celle de ces deux péchés opposés à la foi ou à la charité, mais même en ce cas il surpasse en malice les péchés opposés aux autres vertus à cause de l’excellence particulière de la vertu d’espérance. S. Thomas, Sum. theoh, II" II*, q. xx, a. 3 ; Suarez, De spe, disp. II, sect. il ; Salmanlicenses, Cursus théologiens, tr. XVIII, disp. V, n. 8sq. ; Billuart, De spe, a. 5 ; Gotti, tr. XI, De spe theologica, q. ii n. 32, Theologia scholaslicodogmatica, Venise, 1750, t. ii p. 504. Pratiquement, le désespoir pleinement consenti est souverainement nuisible et dangereux, plus même que l’infidélité et la haine de Dieu, parce que, dans l’âme où il continue à régner, il paralyse entièrement tout effort dans l’ordre surnaturel et pose, pour ainsi dire, l’arrêt de la damnation éternelle, s. Thomas, loc. cit., bien que le repentir soit toujours possible avec le secours de la grâce divine.

II. Tkntation de désespoir.

1° Xature. — Cette tentation, nous l’avons déjà observé, est une suggestion de l’imagination ou de l’intelligence, accompagnée le plus souvent d’un trouble sensible et constituant pour la volonté un danger d’entraînement au péché de désespoir. Comme toute autre tentation, elle peut se produire sans aucune faute de notre part même in causa, et elle n’est point en elle-même une faute tant que son objet n’est point ratifié par la volonté. Mais elle constitue pour la volonté un danger plus ou moins immédiat et plus ou moins grave de se laisser entraîner au consentement.

Causes et remèdes.

Dans chaque cas particulier, plusieurs causes peuvent contribuer à la naissance ou au développement de la tentation. Le confesseur ou le directeur devra les anah soin pour déterminer

les remèdes Bpirituels les plus appropriés. — 1. Cette ti ntation peu ! prendre naissance dans la grandeur et la fréquence d I l’impossibilité pré sumée d’en briser le joug, i on devra opposer le motif souverainement efficace de l’infinie miséricorde de Dieu et de la toute-puissance de sa grâce toujours assurée aui âmes de lionne volonté. — 2. La tentation peut encore provenir de l’habitude de scrupules non combattus et dominant entièrement l’intelligence et la volonté’. Le remède sera un patient et persévérant traitement du scrupule assuji ttissanl la conscience par la i de l’ol n |i"int tenir compte des doutes non

f.. mies qui la torturent sans relâche. — 3. La < déterminante des tentations p ut i tre parfois la lecture d’auteurs moralistes ou ascétiques r i-.. | > rigides décrivant h-— préceptes chrétiens ou les conseils de perfection comme inaccessibles à l’humaine fragilité. Le même effet peut résulter d une direction spirituel ! dont les trop. butent et découragent. Dans

I un 1 1 I antre ii-. i., ii de’ra i loigner ces funestes Intlueu ibstituer une direction sage et prudente.

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Dieu pour purifier l’âme et la disposer aux plus hautes faveurs surnaturelles méritent une attention spéciale.

— a) L’occasion principale de ce profond sentiment de désespoir est la conscience intime que l’on éprouve de la grandeur de ses fautes et de l’étendue de ses misères et défaillances. Plus l’âme est favorisée de lumières extraordinaires lui manifestant l’infinie sainteté de Dieu, plus elle tend à s’abaisser dans la conscience de sa propre indignité ; et si elle n’a soin de s’appuyer fortement sur la confiance en Dieu, elle peut facilement être entraînée vers le découragement et le désespoir. Philippe de la Sainte-Trinité, Summa theologia’mystiese, Paris, 1874, t. r, p. iôô sq. — b) Pour une âme qui aime Dieu sincèrement, la souffrance que cause ce violent état d’abattement est la plus douloureuse et la plus intense qui puisse être ressentie, surtout parce qui 1 le mal que l’on redoute est éternellement irrémédiable.

— c) Dans cette redoutable épreuve, il est souvent difficile de juger dans quelle mesure l’on a pu consentir imparfaitement. Mais puisqu’il s’agit d’âmes très désireuses de s’unir à Dieu et très soucieuses d’éviter les moindres fautes, on peut facilement présumer qu’elles n’ont aucunement offensé Dieu, surtout en des circonstances où le jeu normal des facultés est si bouleversé. D’ailleurs des grâces spéciales soutiennent ces âmes en vue des hautes faveurs auxquelles Dieu les destine. Schram, Theologia mystica, 2e édit., Paris, 1848, t. i, p. IÎ5 sq. — (/) Le principal effort du directeur spirituel doit être de soutenir la confiance et la générosité de ces âmes troublées, en leur montrant dans ces grandes épreuves une marque de l’amour tout spécial de Dieu qui veut les combler ensuite d’ineffables faveurs et qui saura les soutenir par sa grâce toute-puissante. Qu’on s’efforce surtout de les maintenir dans une généreuse et constante conformité à la volonté de Dieu, dictée par son amour et soutenue par les héroïques exemples d’âmes semblablement éprouvées, puis libéralement récompensées par Dieu. Philippe de la SainteTrinité, op. cit., p. 158 sq. ; Meynard, Traité de la vie intérieure,’< édit., Paris, 1899, t. ii p. 266 sq.

Parmi les théologiens moralistes et mystiques on peut particulièrement consulter : S. Thomas. Sum. theol., Il’II’, q. xx, a. ;  !  ; Suarez, De spe theologica, disp. II, sect. n Philippe de la

imjsticæ, Paris, 1K74, t. i,

Bq. ; Salmanttcenses, Cursus théologiens, tr. xyiii. disp. Jnt-Espril c— 1677), DirectoHum mystir

cura, tr. II. disp. VIII, sect. i. n. 813 sq., Paris, 1904, p. 167 Bq., ni si|. : Salmanticences, Cursus theolog lis, tr. XXI,

c. vi : Thomas de Vallgornera, Mi/stica theologia divi Thomse, q. ii disp. vu. a, 9, Turin, 1890, t. i, p. 293 Bq. : Billuart, I lutins de spe, a. 5 ; Schram, Theologia mystica, 2 édit., Paris,

i. p 125 Bq : Meynard, l’raite de la vie intérieure, 3— édit., Paris, 1899, i. ii p. 259 sq., 266 sq. ; Lehmkuhi, Theologia moralis, t. r, n. 810

E. Dl BLANCHY.

DESGABETS Robert, bénédictin, né è Aneemont dans le diocèse de Verdun, morl.i Breuil pris de >

< pj le 19 mars 1678. Il lit profession sous la t

ni Benoit dans la congrégation de Saint-Vanne le 2 juin 1636 à l’abbaye d’Hautvillers près de Reims. Chargé d’enseigner la théologie à Saint-1 i de roui et dans quelques autri — monastères, il s’attacha à l’étude i — Pèrei et de sain ! Augustin en particulier. Il fut prieur de Saint— Léopold de Nancy, en 1654. Ayanl ris comme procureur d< n. il se lis avec les plus célèbres théologiens et philosophes de son époque. Comme il était i mdément désireux de nouveautés, i >l prit une part active aui réuni ivanta de cette ville, el ce fut

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