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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/542

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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PÈRES]

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1906, p. 30, 102 ; M. Thurnhuber, 0. S. B., Die vorz’âglichsten Glauberislehren in den Schriften des hl. Bischofs und Mâftyrers Cyprianus von Cartliago. Eine patristische Studie (Programme de cours), Augsbourg, 1890 ; G. Lumper, Dissertatio de Novatiano, c. iii, a. 1, P. h., t. iii, col. 878 sq.

Non catholiques. —A. Harnack, op. cit., t. i, p. 529 sq., 584 sq. ; R. Kiihn, Der Octavius des Minucius Félix, eine heidniscli-philosophische Auffassung vom Ckristenthum, Leipzig, 1882, p. 25 sq., 56 ; J. Stier, Die Gottes-und Logoslehre Tertullians, Gœttingue, 1899 ; première partie en tiré à part, sousle titre de Der specielle Gottesbegriff Tertullians, ibid. ; F.. F. Schulze, Elemente einer Theodicee bei Tertullian, dans Zeitschrift fur wissenschaftliche Théologie, Leipzig, 1900, t. xliii, p. 62 ; F. W. Rettberg, Thascius Cœcilius Cyprianus, Bischof von Carthago, Gœttingue, 1831, p. 299 sq. ; G. Morgenstern, Cyprian Bischof von Carthago, als Pliilosoph, c. iii, § 1, Théologie, Iéna, 1889, p. 5 sq. ; J. G. Geret, Spécimen examinis theologise Lactantianse inarticulo de Deo absolute consideralo, Filio et Spiritu Sancto, q. I, Wittemberg. 1723, p. 1-17 ; D’Overlach, Die Théologie des Lactantius (programme), Schwerin, 1858.

4° Troisième période : les Pères poslnice’ens jusqu’au milieu du ve siècle. — C’est l’époque surnommée Page d’or de la patristique, où le christianisme n’ayant plus ou presque plus à lutter pour vivre, l’élucubration théologique succède au labeur apologétique, époque où paraissent tant d’illustres Pères, qui sont en même temps des docteurs attitrés de l’Église. Le débat avec le paganisme et le judaïsme ne cesse pas complètement, mais il devient secondaire. Secondaire aussi, la lutte avec le dualisme manichéen, qui continue longtemps encore le gnosticisme et prolonge la controverse sur l’unité du premier principe, voir Création, t. iii, col. 2067 sq., et sur l’origine ou la nature du mal, ce qui est en dehors de l’étude présente. L’anthropomorphisme garde des partisans, mais dans des pays et des milieux restreints, notamment parmi les moines égyptiens. La principale hérésie de cette période, l’arianisme, ne porte pas proprement et directement sur Dieu ; la controverse eunomienne seule fait exception, et encore concerne-t-elle une question particulière, la connaissance et non la nature de Dieu. On peut dire qu’à l’époque où nous sommes parvenus, les lignes fondamentales de la théodicée chrétienne sont fixées ; les Pères marcheront désormais, pour l’ensemble de la doctrine, sur les traces de leurs devanciers.

Beaucoup de points sont tellement acquis qu’ils fourniront aux grands adversaires de l’arianisme, Athanase, Didyme, Basile, les Grégoires, les Cyrilles, Augustin, leur principal argument : La sainte Écriture attribue au Verbe, elle attribue au Saint-Esprit la vertu créatrice ou sanctificatrice, l’éternité, l’immutabilité, l’immensité, l’omniscience. la toute-puissance, etc. ; donc le Verbe, donc le Saint-Esprit est vraiment Dieu. Voir Th. de Bégnon. S..1.. Etudes de théologie pos141re sur la sainte Trinité’,’.V’série, étude XIV, Paris, 1878, p. 71. Par contre, telle propriété divine, unanimement affirmée, deviendra dans les mains d’Arius et de ses partisans l’arme de choix ; ainsi l’épi thè te d’i-i/ rr-’j ; (ou à- ; £y/To : . grâce à l’équivoque qui s’attache au mol, suivant qu’on lui donne le sens d’innaseible ou d’incréé. Maintenant à plaisir l’équivoque, les ariens diront : Le Fils n’est pas. comme le Père, kyiv*i)TOc ; donc il n’esl pas Dieu, ou du moins il n’est pas Dieu au même titre que le Père. C’est par ce côté que l’arianisme, comme d’ailleurs toute forme de subordinatianisme, ramenait indirectement la controverse sur l’unité divine, en distinguant une divinité suprême el ibaltei nés’lu l ils el’lu Saint-Esprit. Lei . qui rejetaient ci tte distinction, se trouvaient en hce de la difficulté inhérente au fond même du mystère : S’il y a Trinité de | me i la fois réellement distinctes, immanentes et consubstantielies, comment maintenir dans toute ~.i rigueur l’unité et la simplicité divines Mais le débal ne portail pas sur la nature propriétés de Dieu, | m propre ci absolu,

Poursuivre dans le détail, sauf raison spéciale, ce qui se trouve disséminé dans les écrits des Pères postnicéens sur ces points définitivement acquis, serait chose inutile et dénuée d’intérêt ; les considérations sur lesattributs divins qui viendront plus loin suffiront amplement. I ! importe, au contraire, d’insister sur les points restés moins clairs ou imparfaitement fixés dans les siècles précédents et qui vont plus directement au but de cette étude : Comment les Pères de la grande période ont-ils conçu Dieu ? Comment et dans quelles limites pensaient-ils l’atteindre ? Quelle idée avaient-ils de la transcendance et de l’immanence divines ? Les Pères seront groupés par nationalités, en remontant, pour les Grecs, de l’Egypte vers l’Asie-Mineure.

a) Pères alexandrins : saint Atlianase († 373), Didyme († 395 ?), saint Cyrille († 444). — La théodicée de ces trois Pères a déjà été esquissée dans le Dictionnaire, t. i, col. 2168 ; t. H, col. 2502 ; t. iv, col. 753. Naturellement dépendante de celle de Clément et d’Origène, elle présente des traits généraux et communs, qui se manifestent surtout dans une accentuation forte, mais pondérée, de plusieurs propriétés divines : simplicité absolue, mais jointe à une perfection infinie ; transcendance souveraine, mais sans préjudice de l’immanence ; incompréhensibilité stricte, mais supposant l’existence naturelle d’une connaissance vulgaire et laissant place à la possibilité d’une connaissance plus relevée ; bonté communicative, mais s’exerçant librement, quand il s’agit d’opérations ad extra.

Pour saint Athanase, Dieu n’est pas seulement immatériel et incorporel, a-J).o ; xai àawp.aToc De decretis niesen. syn., n. 10, P. G., t. xxv, col. 441 ; il est une substance simple, d’une simplicité absolue qui exclut toute qualité et toute composition proprement dite : ànÀr, yzp èttiv ovdia, êv yj o-ix svi ttoioty, ; , Epiai, ad Afros episc, n.8, t. xxvi, col. 1043 ; cf. De décret, niesen. syn., n. 22, t. xxv, col. 454, où l’idée d’accident est expressément rejetée, to ; âv Trj oùai’a tô <rju.ësor | y.o ; . Didyme n’est pas moins expressif, par exemple, De Spiritu Sancto, n. 36, P. G., t. xxxix, col. 1064 : simplex, et incompositse spiritualisque naturæ ; cf. In Epist.l Joa., iv, 12, où la conception d’un Dieu visible et corporel est rejetée. Ibid., col. 1798 sq. Par un raffinement qui trouve son explication dans la voie d’éminence, il donne même à Dieu l’épithète d’IiTupaçiôuaroc. De Trinitate, 1. II, c. xx, ibid., col. 740. Cyrille, à son tour, ne se contente pas de défendre la spiritualité divine contre les attaques provoquées par le langage anthropoinorphique de la Bible, Contra Julianum, 1. V, P. > ; ., t. i.xxvi, col. 764 sq., et, plus complètement, dans son ouvrage, contesté, Advcrsus anl/iroponwrphitas, lettre-préface et c. i, P. G., ibid., col. 1068, 1077 ; comme saint Athanase, il écarte encore de Dieu toute idée de composition ou d’accident : xh 5k ûnîov â-/o0v X0Ù ôeT’ivŒTOv xopu5rj…xal OUX txv VOOÏTO ti iTU|l6cgi)XÔC ait’aviroû. De Trinitate, dial. I et II, P. (’.. t. i.xxv, col. 673, 720.

La simplicité absolue de l’essence divine n’est pas, pour les trois docteurs alexandrins, celle d’un être abstrait ; elle suppose, au contraire, que Pieu possède de lui-même, par essence, toutes les perfections qui lui conviennent, et c’est pour cela qu’on ne peut jamai concevoir comme susceptible d’un complément quelconque, s. Cyrille, Thésaurus, ass. xxxi, t. lxzv,

roi. li.Y Ile la tant de passes on Pieu eSl <i comme n’ayant besoin de rien, rnaK se suffisant a luimême en sa plénitude, tout parfait, infini : p.7)fttvb{ KÙxbv i- :’, ir, à/P KVlTKpXT) /T. : ~’rr,’, r, iavfOV, 9 Alh.1 Irn genl., n. -js. t w. col. 50 ; nXi

m -.ii ;  : . Oral., m. COntra ariaii., n. I, t. XWI.

col. 1)24 ; Kvapxo ; &n£pxti( kkI iitipavroc ; liomins de se et in u-lubsistêns, Didyme, De Trinitate, I. I, c. w. De Spiritu Sancto, n. 38, i-txxtx, col. 888 1006.