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ÉPICLÈSE EUCHARISTIQUE


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Veni’^e, 1851 et 1898 ; Constantinople, 1895, les grecs ont supprimé la rubrique qui ordonnait au diacre de montrer de la main droite la patène, après les paroles : « Ceci est mon corps, . -et le calice après les paroles : « Ceci est le calice de mon sang… ; » au bas de la page, une note dit que les paroles du Sauveur ne s’appliquent pas à ce pain et à ce vin qui ; ^ont sur l’autel, mais seulement au pain et au vin que le Chr st bénit et distribua lors de la dernière cène ; et que des lors elles sont dites parle prêtre au sens purement narratif et bistorique, oir, yii : rtoi- : -^5y :, et nullement au sens consccratoire. Mais que valent cette suppression et cette dénégation devant 1 afiirmation éclatante de toutes les liturgies anciennes ?

3. Dans la liturgie grecque de saint Marc, ayant que le prêtre prononce les paroles de.Jesus-Chnst sur le pain, et de même pour celles du viii, le diacre dit aux fidèles : ’Exxii’vaTS, c’est-à-dire probablement : « Redoublez votre prière en intensité et en lerveur 1° formule qui marque évidemment 1 importance spéciale attachée à la prononciation de ces paroles sacrées, ainsi que, pourle noter en passant, leur caractère de prière et non point de simple récit. Cf. Orsi, op. cit., p- 105 sq.

4 Dans d’autres liturgies, surtout dans les syriaques qui dérivent toutes de celle de saint Jacques, il V a habituellement un avertissement solennel du diacre au peuple, avant l’épiclése, mais n indiquant en aucune manière que la consécration ait lieu à ce moment et supposant plutôt, au ^<>^’lf'Z^f^^. est déjà opérée, comme l’msinue cette formule <, Combien terrible est l’heure où le Saint-Esprit descend sur cette eucharistie I » Ou encore : « Inchnez-vous devant Dieu avec crainte. Faisons attention 1° 5 Il Y a généralement un Amen dit par les fidèles, <, u tout au moins par le clergé ou le di acre en leur nom, en réponse à chacune des formules : « ^’eci Çst mon corps, ceci est le calice de mon sang…, » et à 1 épr « lèse Sur la signification de ces Amen, spécialement de celui qui suit les paroles de.Jésus-Christ, voir Orsi, .op cil., p. 96 sq. ; Hoppc, op. cit., p. 241 sq. Dans certaines liturgies, par exemple, la liturgie égyptienne de saint Basile (texte grec et texte copte), le récit de la cène est presque à chaque instant entrecoupe d Amen et d’autres formules plus explicites de la foi des fidèles Qu’on en juge : Inslitnit nobis mijslenum hoc maqniim pietatis et^religionis, cnm statnisset trndere se morli pro mundi vilct. Le peuple : Credimiis m rci verilale ita esse. — Le prêtre : Accepil panem m manus suas sanctas, paras et immaculatas, bealas et viviftcantes, et aspexit in csehim ad te, o Deus, Patrem smim fi omnium Dominum. — Le peuple : Amen. — Le nrêtre : El gndias ejriVf. — Le peuple : Amen. — Le prêtre : El benedixit eami. — l. peuple -.Amen. Ie prêtre : El sancUficcwit eum--. — Lc peuple : Amen. Suit cette rubrique : Sorerdos franfjet olvutioncm m 1res partes, quas ila ad se innicem adjungel, ul quodammodo divisæ non sinl. Quic dam faciet, digilos intra discum delergit, ne quid ex ablatis adhæreal (jo sou-Ijonc ces mots qui supposent la consécration faite) eîdiccl : Et freqit cum deditque discipulis et aposlolts .suis, dicens : Accipite… hoc est cnim corpus meum miod pro viihis frangitur et pro multis datur in remissionrm peccalorum, hoc jacile in mcam commemora)ionem. — Le peuple : Amen. — Le prêtre : Similiter Hiam calicem… gratias egil-.— Le peuple : Amen.— Benedixit eum. — Amen. —.Sanctiricavil eum ^. — men.—Guslavit et dédit…, dicens : Accipite, hoc facite in mei memoiiam. Suit cette rubrique : Sacerdos calicem in crucis formam movebit, ita lamen ut non açilct. Puis : /’opiifiis dieel : Amen. Hoc ila est. Henaudot, op. <-(7., t.ii, p. 11-15. On dira peut être que ces.4menne perlent que sur la croyance à l’institution par Jésus Christ et à la vérité historique du récit des évangelistes. Alais le contexte liturgique suppose autre chose. Et d’ailleurs, la liturgie éthiopienne, qui a ete traduite du copte, a rendu ces passages eu appliquant’ïdemment cette profession de foi à la confec ion actuelle du mystère eucharistique : Credwms et confulinms, el laudamus le : hoc est in verilale corpus uim. Ou encore : Amen. Amen. Amen. Credwms et confidimus et laudamus le : Djnnne Deus nosler : corpus tuum. Ou mieux, directement d’après 1 éthiopien : Credimus et cerii sumus et laudamus i^’D<^’^^Z nosler ; hoc est vere, el ila credim us, corpus tuuni… Amen. Vere hic est sanguis luus, el ila credimus. Rf^audot, op cit., t. ii, p. 213, 215. A l’épiclése de cette même liturgie égyptienne de saint Basile, il n’y a que trois simples AnLn : un après la demande générale priant le Christ d’envoyer le Saint-Esprit sur les éléments pour les sanctifier, les deux autres après la mention de chacune des espèces.

6 Terminons enfin cette séné d observations par

rette remarque, que dans toutes les liturgies, outre

[^’piclèse nonnkle après le récit de rinstitutiou et

l’anamnèse, on trouve, spécialement parmi les pntres

1 d’ofïertoire ou même de Préparation parmi es

aoiieiLuuc un 1.1V1..V, V*, - i — 1 prières d’encensement, et à d’autres endroi s encoïc des oraisons plus ou moins analogues a 1 épiclese. Ouelaues-unes sont même conçues en termes uient ^qÏeTà ceux de l’épiclése. Telle, cette oraison qm se lit tout au début de la messe copte de sauit Basi e sous le titre de oralio oblalionis swe propositioms ^is et ealicls : Domine Jcsu ChristcFiliumgenile Verbum Dei Palris, eique consubslanliale cl_ eoœternum Spirilui Sancto ; lu es panis imms qui ^cendisli deeœlo et præocuisli nos, ’"^P"’^-^ animam luam perfectam et absquc vitw, pro vita mundi. rogamus obsecramusque bonitatem luam, o « ’" «  « /^ j^ « ; minum, oslende faciem luam super hune panem clsupe hune calicen, , quos super mensam hanc lucun s^^Mlem posuinms ; benedie cos f, scmcUlica cos- ; ^^o’, se_ era cos f ; Iransfer eos, ila ul punis qmdem hic fiai corpus Iuumsanelum, elhoc mislum in hoc ^aU^^’^^ guis mus preliosus, ul sinl nobis omnibus præsuhum, Ldicina, salus aninmrum, ’« ^/f’"'"/^f " "£’quia tu es Deus nosler, li bique debetur laus ^ PoU’<'^’cum Paire luo bono et Spiritu vunficanle libiquc eonsubstanliali… Reuaudot, op. cit., t. i’P- ^’cf n 179-181. La liturgie byzantine de saint J’^n Chrysostome possédait, au ix » siècle, comme prière de prothèse, une formule analogue qui est ainsi que Ta "précédente, une véritable épiclèse adressée au Christ dès le début même de la messe : « Seigneur notre Dieu, qui vous êtes offert vous-même en agneau innocent poir la vie du monde, jetez un regard sui nous ainsi que sur ce pain et sur ce calice et faUes-e. votre corps immaculé el votre sang précieux our la participation de nos âmes et <le"os corps » Br ghtnin op. cit., p. 309. Celle épiclese initiale. Ires cx-Ïh Ue ommi on voit, et par cela même infinnnen suies ive, a disparu des rites actuels de a prothèse maTs on aperçoit sans peine combiene le menta t’d'être Signalée ici et combien.par exemple.im I, am cas d’éniclèsc au début du service <livin, et adressée au Chr^ en lui demandant d’opérer la conversion des éléments eucharistiques en son corps et en son .ng, dhninue de beaucoup la difiiculté dogmatique soufcvéc par l’épiclése qui suit le récit de la cène et le prononc^desiaroles du Sauveur. Voir Orsi, op. cit., ’^' ijoulon^ qu’il s’cstlrouvé.cn Russie, au xv^i « siôcle, des esprits, comme les raskolniks Awakoum cl I, z, re pour enseigner que la Iranssubstant.al.on é ; aiop.rée par les’prières de la prothèse. P. Sm.ruov, art. Dogmatilcheskie spory (Controverses dogma-