Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/179

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À Nyon le lac et le canton de Vaud se rétrécissent considérablement et sont près de finir, la rive de la Savoie montre distinctement ses villages, la frontière du Pays-de-Gex (Ain) n’est qu’à une lieue, le col des Rousses, route de Paris, dessine son échancrure, et l’enclave genevoise de Céligny, vue sur la carte de ces contrées, ressemble à une grosse verrue sur un petit nez.

Ainsi la ville où je suis occupe une position propice au commerce d’importation et d’exportation ; elle a un certain aspect d’aisance, de prospérité, de progrès qui frappe tout d’abord.

Le château, hérissé de tourelles et de donjons, s’élève dans la cité haute et produit un admirable effet, soit de la campagne, soit du Léman ; il fut bâti, d’après Besson, chroniqueur de Savoie, par Claudine de Brosse ou de Bretagne qui y fit porter un saint suaire, que l’on montra en ce lieu pendant quatorze ans. Que pourrais-je te dire sur Nyon qui n’ait déjà été ressassé partout, qui ne soit ou doive être connu de tout le monde ?... Te parlerai-je de l’ancienne ville celtique, sur les vestiges de laquelle Jules-César fit bâtir Niodunum ou Novidunum, capitale d’une colonie de chevaliers (Colonia Julia equestris) destinée à civiliser l’Helvétie méridionale ? Te parlerai-je des antiquités mutilées qu’on y a découvertes ? Faut-il t’apprendre que Nyon fut une des quatre bonnes villes du Pays-de-Vaud, c’est-à-dire des cités à