Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/180

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priviléges sous les princes de Savoie, et eut un bailli au temps de la domination bernoise ? nommer ses couvents ? disserter sur sa primitive assiette ? te lapider avec des pierres milliaires et tumulaires ? te verser l’ennui à pleine amphore ? t’endormir avec des lambeaux d’inscription latine ? barbouiller dix pages à propos d’un couperet de boucher, appelé hache de sacrificateur, d’un vase... nocturne anobli par le nom de lacrymatoire, d’un fragment de plat à barbe, d’un fond de marmite, d’un bec de lampe et d’autres raretés de ce genre ?

M’en préserve le ciel !

Nyon a produit des hommes dont il est fait mention dans le dictionnaire de Lutz et dont je ne puis me dispenser de parler : M. de la Fléchère, qui fut pasteur en Angleterre et dont on connaît les doctrines religieuses et le poëme De la Nature et de la Grâce ; M. Reverdil, qui habita le Danemarck et contribua de tout son pouvoir à la noble tâche de l’affranchissement des serfs de ce royaume ; — il mourut en 1808 ; — et M. Gaudin, botaniste de mérite, auteur de la Flore helvétique.

J’ajouterai à cette liste le nom d’un de nos modernes compositeurs de musique les plus distingués, — je dis nos, car il est fixé depuis longtemps à Paris, — celui de l’auteur de l’opéra de Stradella et de plusieurs mélodies très estimées et très originales d’inspiration et de facture : notamment la Ronde du Sabbat (de Victor