mettre avec franchise son opinion personnelle. Il s’agit de Michel Servet.
Je suis à Champel, comment ne te parlerais-je pas de ce malheureux hérésiarque, — envoyé au bûcher par un autre hérésiarque qui avait adressé à François Ier un livre intitulé : De Clementia, pour sauver quelques luthériens que l’on brûla à Paris. — Monstrueuse inconséquence !
On pourra m’objecter que Calvin ne niait que la présence réelle, et que Servet niait la trinité.
Je conviens que c’était beaucoup plus grave.
L’un n’attaquait que le catholicisme, l’autre, bien autrement audacieux, attaquait le dogme fondamental du christianisme.
Mais rien ne saurait pallier la cruelle intolérance de celui qui demandant que l’on fût tolérant pour lui et pour les siens se dispensait de l’être pour d’autres dissidents.
Voici les plus saillantes particularités de la vie agitée et de la mort terrible de Michel Servet, connu aussi sous le pseudonyme de Michel de Villeneuve.
Il naquit à Tudelle, dans la province d’Arragon, et s’adonna de bonne heure aux sciences, à l’étude des langues, et bientôt l’hébreu, le grec, le latin, le syriaque lui devinrent aussi familiers que la médecine, la chimie et l’astrologie.