Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/387

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lés et couverts d’arbustes parasites et de plantes pariétaires.

Aucun bâtiment n’est debout sur ces cimes, à l’exception de la chapelle qui s’annonce de loin par le plus étrange clocher du monde, par une sorte de tour qui, formant une moitié de circonférence, s’appuie au chevet du chœur.

Ces vestiges de constructions, ces pans de murailles, ces monceaux de cailloux entourent une terrasse spacieuse d’où l’on jouit d’une vue enchanteresse. On domine Thonon, tout le Bas-Chablais et le Pays-Gavot, le lac, les coteaux vaudois, beaucoup plus peuplés que ce pays, et la ligne à peu près droite du Jura s’étend à l’horizon ; derrière soi, s’élève à perte de vue le Mont-Hermone avec une chapelle au milieu des pelouses, et la vallée boisée, pastorale, où sont les villages d’Armoy, de Fessy et de Crevens.

Quand l’air est transparent on découvre les rocs nus de la Dent d’Oche et plusieurs alpestres gorges.

C’est à épuiser les formules admiratives !

Les masses vert-foncé des châtaigniers séculaires, des noyers énormes, ressortent avec vigueur sur l’éthérée nuance du lac, les Alpes montrent en détail leurs taillis de chênes, leurs forêts de sapins, leurs pâturages éclatants, leurs pics déchirés et leurs versants de neiges.