Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/442

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le beau. J’ai le mauvais goût d’être peu charmé des murs blancs jaunes ou roses, des éternels contrevents verts et des vignes symétriquement taillées et espacées.

Pourtant plusieurs paysages vaudois m’ont beaucoup plu, mais ceux du Chablais et notamment du Pays-Gavot me transportent ! Oui, si j’avais à transporter quelque part mes lares, — pardon du mot, — ce serait sous les châtaigniers de l’un des villages de la campagne d’Évian : à Lugrin, ou à Maxilly, ou à Amphyon, ou à Neuvecelle.


Il vient de me tomber sous la main un ouvrage relatif à ces contrées, publié en 1824 par un auteur très peu connu, M. Georges Mallet ; j’y ai trouvé quelques pages empreintes d’une grande vérité d’observation et d’une certaine poésie pastorale.

Je te les envoie pour m’épargner la peine d’écrire une description qui n’aurait certainement pas tout le mérite d’exactitude et le charme de celle-ci :

« Des villages de pêcheurs à demi-cachés par les arbres qui les entourent, la Grande-Rive, la Petite-Rive, la Tour-Ronde, à peu de distance les uns des autres, abritent une population nombreuse. De longs conduits soutenus par des piliers en bois vont chercher l’eau sur la pente de la colline, la transportent au-dessus des vergers, des champs et des jardins, traversent quelquefois