armes et bagages. — Le général bernois refuse.
Pendant ces pourparlers le capitaine de la grande galère de Chillon s’enfuit avec une précipitation telle que les Genevois qui se sont mis à sa poursuite ne peuvent l’atteindre ; il gagne la côte de Savoie, près de Lugrin, jette à l’eau son artillerie, brûle sa galère et se sauve par la montagne suivi de son équipage.
Grande angoisse des Genevois... Bonnivard se trouve-t-il avec les fuyards ?...
« Les barques virent de bord et regagnent Chillon. Le château venait de se rendre. Il était près de midi, (30 mars). On se hâte. On entre à l’envi. Bonnivard vit-il ? — Il respire. — Dans le souterrain ? — Il y est. — On court, une porte basse s’ouvre, on avance ; on est dans la salle des exécutions. Sous une voûte grossière sont réunis confusément la roue, la corde, la hache et toutes ces machines faites pour disloquer et déchirer les membres humains... On fait rouler les verroux, on détache les barres, on se précipite. C’était bien lui, c’était le prieur de Saint-Victor.
— Bonnivard, tu es libre.
— Et Genève ?
— Elle l’est aussi.
« On dit qu’il a été quelque temps comme sans savoir ce qu’on lui voulait et comme s’il lui eût été indifférent de revoir le ciel. On dit encore qu’au moment de fran-