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CYBÈLE

arcades latérales où d’innombrables véhicules mécaniques de toute sorte circulaient, glissaient sur le sol sans secousses et presque sans bruit. De chevaux on ne voyait que ceux que montaient par pur agrément quelques cavaliers.

Le style dominant des monuments et même des simples maisons se rapprochait sensiblement de ces formes légères, gracieuses, idéales qui caractérisent l’art arabe. C’étaient de tous côtés des colonnades d’une admirable pureté de lignes et des ornements extérieurs du plus pittoresque effet. Et partout une fraîche harmonie de couleurs et de sculptures qui n’allait jamais jusqu’à heurter ou fatiguer le regard. Là aussi semblait dominer l’emploi de ces métaux déjà remarqués par Marius et dont la consistance s’appropriait admirablement à ce style aérien qu’on admirait tout d’abord.

Certaines de ces constructions semblaient être d’une telle délicatesse de détails, qu’on les eût dites complètement à jour comme d’élégantes volières d’oiseaux rares. Cette comparaison n’était pas plutôt venue à l’esprit de notre ami, que deux formes ailées, trop grandes pour appartenir à des oiseaux, s’abattaient sur un large balcon, ployaient leurs ailes comme qui referme d’immenses éventails, puis laissaient voir un couple humain revenant d’une promenade aérienne. Le jeune homme entr’ouvrait