fidèles s’agenouillèrent, la tête dans les mains.
Alors, dans la vieille église, monta une musique si douce, si plaintive, si intimement vibrante que je sentis se mouiller mes paupières.
Une idée bizarre germa soudain dans mon cerveau d’enfant. Il me sembla que sainte Christine ne devait pas être insensible à cette musique suave comme elle, et je levai les yeux vers le vitrail.
La vierge n’avait plus cette expression de suprême sérénité. Son regard s’était abaissé sur moi.
Elle me souriait d’un sourire aimant et chaste de grande sœur.
Et toujours s’épandait l’harmonie, planante, éperdue et comme exhalée par des êtres célestes.
Ma muette extase dura pendant toute l’élévation. Puis on se releva, la musique cessa et sainte Christine reprit son air ineffable de martyre résignée.
La semaine qui suivit cet événement me parut d’une longueur désespérante. Je comptais les jours et les heures qui me séparaient de mon rendez-vous, car j’étais persuadé que, de son côté, sainte Christine m’attendait, impatiente en son haut vitrail.