Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
296
DEUX ET DEUX FONT CINQ

qué d’aller visiter le Salon du Champ de Mars et celui des Champs-Élysées.

» Eh bien ! je ne regrette pas mon voyage ; j’ai appris bien des choses que j’ignorais et qui me serviront de sujets de chroniques.

» Car ce n’est pas le tout d’avoir des chroniques à faire, il faut encore trouver des sujets sur quoi les écrire. Le public ne se rend pas compte de ce que c’est dur, de livrer, comme moi, trente-quatre chroniques par semaine. Essayez, un jour, pour voir ; vous m’en direz des nouvelles.

» Pour en revenir aux Beaux-Arts, je vous dirai que la sculpture est ce qui m’émerveille le moins.

» Comme me le disait très justement un jeune peintre : « La sculpture, c’est bien plus facile que la peinture, parce que les sculpteurs n’ont à se préoccuper ni de la couleur, ni de la perspective, ni des ombres. »

» On ne se doute pas comme c’est facile, la sculpture. Vous-même, moi-même, nous en ferions demain, si nous voulions.

» Il faut seulement de la patience. Savez-vous comment procèdent les sculpteurs pour faire une statue ? Non, n’est-ce pas ? Vous êtes comme j’étais hier ; mais on m’a expliqué et je vais vous indiquer le procédé.

» Supposons qu’il s’agisse d’une femme nue à reproduire.

» Le sculpteur fait venir chez lui une femme, un