Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/160

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sit pas mieux dans sa tentative de projeter un rayon de lumière sur ce curieux mystère.

Vers minuit, lorsque nous nous quittâmes pour regagner chacun notre chambre, l’idée me vint, craignant pour le lendemain de supposer, en ma détresse, quelque hallucination provoquée par trop de Vouvray, l’idée me vint, dis-je, avant de me coucher, de rédiger comme un petit procès-verbal de l’aventure qui me préoccupait si fort, et j’écrivis :

« Aujourd’hui, invités à passer quelques jours chez M. Laidgency, nous sommes arrivés, mon ami Cap et moi, à B…, petite ville où jamais (j’en suis sûr) ni Cap ni moi n’avons mis les pieds.

« Ignorant l’adresse de notre hôte, Cap s’en informa auprès d’un cocher d’omnibus qui stationnait dans la cour de la gare.

« Ce dernier fournit à Cap le renseignement demandé, mais d’une façon si sommaire que l’ensemble du colloque ne dépassa pas une durée de dix secondes.

« Malgré cette indication si forcément rudimentaire, malgré le lointain du domicile visé et la complication à peu près inextricable des petites rues et ruelles de la ville de B…, Cap me conduisit tout droit, sans l’ombre d’une