Page:Allart - Histoire de la République de Florence.djvu/11

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cordonniers, maçons, forgerons, etc., ) aujourd’hui si à la mode à Paris, étaient aptes, à Florence, aux magistratures, et nous voyons que l’art des fripiers passait pour un art relevé, parce qu’il avait été dès longtemps compris entre les Arts-Mineurs. Nous appelons l’attention du lecteur, dans la première partie, sur le livre vi, où, au milieu de luttes pleines d’intérêt, les ouvriers et la politique naissante sont aux prises.

Les Médicis renversèrent la liberté et soumirent Florence à l’église par le pontificat qu’obtint deux fois leur maison, mais la liberté se réveilla contre eux toujours plus habile et plus belle. C’est alors que des hommes comme Machiavel, Guicciardini, Salviati, Vettori, et tant d’autres, cherchèrent à combiner des pouvoirs pour préserver la liberté contre les Médicis. L’empire de la basse plèbe ou des Arts-Mineurs était fini dans cette seconde époque ; c’était le talent qui avait pris le gouvernement en main. On vit alors, comme chez les Grecs, les plus grands esprits s’exercer à établir, dans un petit espace, une science certaine, basée sur des principes éternels. Toute cette seconde partie de l’histoire de Florence est une étude pour la politique, mais surtout les livres ii et III. Il nous reste le regret d’avoir été trop souvent si au-dessous du sujet, heureuse si des mains plus habiles lui rendent un plus éclatant hommage !

Pour faire cet ouvrage, les matériaux ne manquaient pas, il fallait se préserver, par un bon choix, de la foule des historiens florentins. Ce travail offrait autant de plaisir que d’ennui, autant de charme que de fatigue, car tout-à-tour on était séduit par la naïveté des chroniques, repoussé par leur lourdeur, enchanté de cette plèbe audacieuse, ou perdu dans la monotonie de ces perpétuelles luttes civiles. Il fallait raviver tant de récits longs et pesans, en retrancher plusieurs, saisir l’esprit du temps, se