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HISTOIRE
DE LA RÉPUBLIQUE
DE FLORENCE.


LIVRE PREMIER.

Commencement de Florence.




CHAPITRE PREMIER.


J’essaierai d’écrire l’histoire de cette petite république démocratique et marchande, si fameuse dans la politique, la science et les beaux-arts, si forte dans la vie civile, mère de grands hommes en tout genre, depuis Dante et Michel-Ange jusqu’à Machiavel, lassée et vaincue la dernière, en terminant l’histoire de l’Italie indépendante.

L’histoire moderne d’Italie est l’histoire de la cittadinanza, la citoyenneté. Si, dans l’antiquité, une seule république soumit les autres et conserva ta souveraineté, plus tard, un grand nombre de villes s’élevèrent égales et rivales ; la liberté et non l’agrandissement fut leur but ; car elles existaient encore sous la domination de l’empire romain ; leur commencement fut grossier et villageois ; l’énergie se développa : comme les lois politiques étaient insuffisantes, l’audace espéra, les mœurs se corrompirent. Le sort des villes ne fut pas semblable : si, dans quelques-unes, des chefs habiles sacrifièrent la liberté municipale, dans d’autres villes, on respecta jusqu’à la fin le gouvernement libre et borné de la démocratie. Au milieu des luttes et des destinées diverses, les idées politiques se formèrent : les bourgeois des monarchies, occupés seulement de leur économie domestique ou de leur petite fortune, furent inconnus à l’Italie, qui eut des citoyens, occupés sans doute de leurs affaires particulières, mais intéressés surtout à la patrie qui leur donnait la prospérité, la guerre civile, ou l’exil. Nous ne saurions traduire cittadinanza par bour-