Page:Allart - Les Enchantements de Prudence.djvu/63

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nements qui eussent été sans fruit pour d’autres. Il ne faut donc pas s’inquiéter d’entrer dans la vie comme elle est ; en subissant en apparence le sort des autres, on aura un genre de vie tout différent ; les biens qu’on cherche, on les porte en soi. Ce qu’il faut, c’est du mouvement pour les animer, ce mouvement ne se trouve que par le monde . »

« Je veux m’expliquer tout ; je cherche la cause de ce qui se passe en moi et hors de moi. Où me mènera ce travail continuel ? A quoi bon ? Je suis faite ainsi. Est-ce un bien ? »

« Un trouble, un tourment qui attaque la raison même. Le découragement de la vie et de ce qui la fait aimer. Ennui profond. Regret amer et douloureux, besoin de s’affliger et de répandre des larmes. Puis tranquillité douce et parfaite, contentement passager. Une joie immodérée, dont les mouvements tiennent à l’extravagance, à la folie, et qui promet une vie de bonheur et de transport. »

« Le lundi 30 juin 1822. Un mélange de toutes ces choses ; le temps était à la pluie et mélancolique : le matin agitation et souffrance insupportables, ensuite calme plein de douceur, puis tristesse profonde et idées douloureuses. Enfin à dîner, et le soir, vif sentiment de plaisir et joie complète d’exister. » Ce jour a été une vie entière.

» Février 1823. La moindre chose, le bruit, le froid