Page:Allemane - Mémoires d’un communard.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
323
des barricades au bagne
CHAPITRE V
la pointe-sud. — l’abattoir aux communards et le surveillant fournier. — vers la guillotine. — le citoyen vinot. — mes nouvelles fonctions. — autres tentatives d’évasion. — où je revois brissac. — la visite du commandant. — retour à la ferme-nord. — la maladie. — la « lanterne » de m. rochefort. — nouvelle mise en cellule. — le surveillant clamens et le Dr duliscouet. — la mort de ma mère et l’interrogatoire de charrière.

Des ordres d’une sévérité excessive nous avaient précédés. A peine avions-nous franchi les 2.500 mètres qui nous séparaient de ce nouveau camp, que nous vîmes venir à nous le sieur Guinet et deux ou trois surveillants militaires. Je reconnus de suite le héros de la bastonnade qui avait marqué l’arrivée des transportés du Rhin, l’homme à « l’exemple frappant ».

Ses premiers mots furent pour nous apprendre qu’il avait reçu des ordres spéciaux et qu’il se montrerait impitoyable.

— Vous êtes désignés pour le Four-à-Chaux, situé à environ un kilomètre ; là se trouve le surveillant militaire Fournier, qui déjà a reçu mes instructions ; gare au premier de vous qui ne marchera pas droit. Et maintenant, par le flanc droit, à la fatigue !

Du même pas que nous étions partis de la ferme, nous gagnâmes le Four-à-Chaux, en attendant de revenir coucher le soir à la Pointe-Sud, où nous aurions du laisser nos sacs, si Guinet ne l’eût entendu autrement et n’eût pris plaisir à augmenter notre fatigue.

Pendant que nous cheminions, mornes, silencieux, nous demandant quelles nouvelles souffrances nous attendaient, je songeais au nom qu’avait prononcé le