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Page:Allemane - Mémoires d’un communard.djvu/40

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des barricades au bagne

Je me détache de ma petite troupe et prie la sentinelle d’appeler le chef de poste, ce qu’elle consent à faire.

— Que voulez-vous et qui êtes-vous ? me demande le chef de poste, sorti avec tous ses hommes.

— Nous sommes la fraction du 59e appartenant à l’Entrepôt et, comme l’arrondissement est en ébullition, nous avons cru utile de venir nous mettre à la disposition de votre commandant, si toutefois il veut y consentir.

Pendant ces pourparlers, le gros de notre bataillon s’était avancé jusqu’à l’Ecole des Mines. Là, le commandant Féray lui fait faire halte. Le chef de poste, rassuré par nos airs débonnaires, me dit de l’accompagner auprès de son chef de bataillon. Parvenu devant ce dernier, je lui explique la situation, les progrès de l’insurrection et la nécessité de concentrer les forces de la résistance.

Il approuve notre initiative et me prie d’aller aviser M. Féray, mon commandant, qu’il l’accueillera avec le plus grand plaisir, ainsi que les hommes qui l’accompagnent.

Quelques minutes après, notre bataillon entourait le 21e, et le citoyen Féray priait son commandant de lui remettre son épée. Il y consentit, mais non sans montrer quelque dépit de se voir aussi facilement joué.

Hommes et canons furent bientôt au Panthéon, et, après quelques dispositions indispensables, on permit à ces bons bourgeois d’aller retrouver leurs dignes moitiés, ce qu’ils firent avec une prestesse fort remarquable.

CHAPITRE III
enlèvement du colonel périer. — intervention étrange de lullier et du comité central. — mise en liberté du colonel périer et de ses officiers d’état-major.

Mis en goût par cette expédition, qui nous livrait et l’Ecole des Mines et la porte du Luxembourg de l’avenue