Page:Allemane - Mémoires d’un communard.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
mémoires d’un communard

mon camarade James, auprès du bureau de la Société typographique, sis rue de Savoie, 10, à Paris.

Je tenais à profiter de l’occasion pour revoir Billioray et, dès notre arrivée, j’indiquai à mon co-délégué l’heure où nous verrions le président, M. Baraguet ; puis je le quittai, prétextant quelques visites, et me dirigeai vers l’Hôtel de Ville, où je trouvai le citoyen délégué à l’extérieur.

Billioray me parut enthousiasmé de la marche rapide de l’opération, des concours rencontrés, et nous convînmes qu’il soumettrait à la Commission exécutive les mesures qui suivent :

1o Trois cents hommes (Billioray se faisait fort de les choisir parmi les plus décidés) viendraient me rejoindre ; ils partiraient par petits groupes de quatre ou cinq au maximum, munis des papiers indispensables ; partis de divers côtés, ils devraient se trouver à Versailles, le 26 au soir. Les mots de passe et de ralliement étaient : « Révolution et Réservoirs. »

2o Deux colonnes de fédérés, de chacune dix mille hommes, rassemblés dès la veille en dehors des remparts, se mettraient en route le 26, à la tombée de la nuit, en suivant deux routes différentes et aborderaient Versailles avant la pointe du jour, par Virollay et par Satory.

Elles ne devaient quitter leur lieu de rassemblement, entre les fortifications et les forts, qu’après s’être préalablement restaurées et à la suite d’une inspection sérieuse des armes et des munitions.

Vingt mille hommes, ne comprenant que les compagnies de marche (c’est-à-dire des gens ayant déjà vu le feu) et l’artillerie pratiquement utilisable, devaient, à ce moment, largement suffire. Cette mobilisation se devait faire avec le moins de tapage possible, dans la journée du 25 mars.

Vivres et munitions devraient se trouver au delà des remparts avant l’arrivée des bataillons, ainsi que l’artillerie et les autres services auxiliaires, de façon à inspirer confiance aux gardes nationaux.

Dès que la décision serait adoptée par la Commission exécutive, le citoyen Billioray m’enverrait un homme sûr qui me ferait connaître les dispositions définitivement arrêtées, le moyen de reconnaître les hommes qui