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livre i, chap. iii.

l’imprévu, le terrible, la sublimité de la force. Le désordre qui préside à leurs compositions n’accuse donc pas la corruption de leurs mœurs. Ils ne font pas seuls leurs ouvrages. Le peuple dont ils briguent les suffrages y travaille lui-même. La fortune qui met sous les pieds des nations le bandeau déchiré des rois absolus est la muse nouvelle qu’ils invoquent ; et si le passé et l’avenir se combattent encore dans nos lois confuses et mal obéies, il leur est difficile de savoir quelles images ils doivent nous présenter pour garder la domination du génie.


CHAPITRE III.
notre siècle comparé avec les précédents à l’aide de la statistique.

Ajoutons un nouveau poids à la justification de notre siècle. Quand même le nombre de nos criminels, de nos enfants trouvés, de nos suicides, de nos écrivains immoraux serait deux fois plus, grand que celui qui existait, il y a cent ans, nous serions encore égaux en moralité à nos pères qui vivaient à cette époque. Cette question se résout par des chiffres : en effet, le nombre des habitants de la France s’est doublé dans l’espace d’un siècle.