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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/236

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leur physionomie. Au reste, la science de l’usure est la seule qu’il cultive (1).

    L’avare est un des hommes qui pensent le plus son intelligence est perpétuellement en travail. Pendant son sommeil même, il fait des calculs. Bien que l’objet de son amour soit en apparence tout grossier, il vit hors du monde réel s’élance dans 

l’avenir et parcourt à son gré l’espace immense du possible. Il jouit par l’imagination de tous les plaisirs qu’il pourrait se procurer mais qu’il ne se procurera jamais (2).

    Le sentiment de la puissance est au fond de cette grande passion. L’avare nage dans une mer d’espérances. Certain de satisfaire ses goûts il reste en deçà du désir et ne rencontre jamais la satiété. Que lui importent les grandeurs et les amusements de ce monde ? Il lui suffit d’en posséder le signe. 

En contemplant son or, il entrevoit tous les biens que ce métal représente et ce coup d’œil, inondant son cœur de joie, fait qu’il ne porte envie à personne (3).

    Dans les autres passions l’attention est souvent divisée :  il faut se livrer à des efforts divers pour atteindre le but qu’on poursuit on a plus d’une 

(1) Idée de vérité. (2) Idée d’intelligence. (3) Idée de puissance.