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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/240

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notre esprit, et détestons dans les succès des autres la fatale révélation de notre infériorité. Bien qu’il ait besoin des hommes pour être admiré, il aimerait encore mieux être seul au monde que d’en voir un seul au-dessus de lui (1).

    Il est bien peu de vertus qui ne sortent d’un 

cœur où est entrée l’envie. Elle ne permet plus la fidélité dans les attachements, la justice dans les opinions, la charité dans les paroles ; elle rend l’homme hypocrite, menteur et cruel elle corrompt les sentiments de famille, divise les frères, sépare les amis, altère l’honneur, fausse la conscience, cherche à détruire ce qu’il y a de plus saint et de plus beau dans le monde, l’estime décernée à la vertu et la gloire méritée par le génie (2).

CHAPITRE V. La passion du jeu.

    Le joueur n’est plus fils, père frère amant 

(l) Idée d’intelligence, de puissance et d’immortalité. (2) idée de justice.