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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/259

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bres est un événement c’est la révélation de je ne sais quoi de solennel et d’inconnu (1). Ce qui nous plaît dans cette clarté tremblante, que nous envie le feuillage c’est le mystère. L’obstacle accroît le désir ; notre curiosité est sans cesse éveillée ; cette lumière qui fuit et revient ressemble à une espérance qui ne s’éteint pas dans notre cœur : il semble qu’on nous dise un secret dont le récit est cent fois interrompu et cent fois repris. Il y a autant de surprises agréables pour nous, que d’ouvertures à travers les rameaux par lesquelles s’introduit le rayon nocturne. Ajoutons que les places qui sont éclairées font contraste avec toutes celles qui demeurent obscures. Nous pouvons regarder à loisir les premières : nous en prenons connaissance les autres, enveloppées de ténèbres, nous sont invisibles ; ainsi tour à tour notre esprit connaît et ignore, affirme et doute, et ces alternatives donnent à chaque objet que nous entrevoyons l’attrait d’une découverte (2). Ces combats sans cesse renaissants de la lumière avec l’ombre prennent tant de formes diverses, que nos regards, pendant que nous marchons sous ces voûtes de feuillages, ne savent où s’arrêter.

(1) Idée d’existence. (2) Idée de vérité.