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Page:Alletz - Harmonies de l’intelligence humaine, tome 2.djvu/268

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En aucun lieu du monde, l’esprit humain n’a laissé autant qu’à Rome l’empreinte de sa force et de sa sublimité. Les trois plus grands siècles, ceux de Périclès, d’Auguste et de Léon X comparaissent devant vous, comme pour disputer le prix (1). Les tombeaux, les ruines et les chefs-d’œuvre sont dans la ville éternelle trois dates pour l’histoire du genre humain. Jamais les siècles n’ont mis en commun tant de génie et de gloire. A chaque pas nos idées peuvent y changer de direction. De même que les anciens Romains pouvaient se croire citoyens de l’univers, il est permis à un habitant de Rome de s’imaginer contemporain de tous les âges. En même temps s’il s’arrête devant un de ces temples où est enseignée une religion qui n’a point varié depuis dix-neuf siècles, il entre dans l’empire des choses éternelles (2). A Rome l’infini pénètre dans notre âme par toutes nos facultés à la fois. L’étude y est sans bornes l’admiration renaît d’elle-même ; la rêverie trouve des siècles au fond des tombeaux. Le sublime est sous vos pas et dans les airs. La grandeur de nos pensées se met en harmonie avec l’immensité de l’église de Saint-Pierre, symbole de la prière qui est vaste comme l’âme et

(1) Idée d’intelligence. (2) Idée d'unité.