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Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/23

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dans les ports. Dans les autres villes, les autorités ne parvenaient pas encore à s’y résigner. À la fin de 1872, le Rév. Gulick écrivait : « Le maître de langue japonaise de M. Ensor et le mien, arrêtés, le premier il y a deux ans, et le second l’année dernière, sont encore détenus à Yeddo (Tôkyô) pour avoir écouté la prédication chrétienne ; et, par suite de notre séjour à Kyôto, nous avons involontairement attiré une disgrâce du même genre sur l’homme qui nous avait aidés à louer un logement.

À notre départ, cet homme, que nous avions vu s’appliquer à lire la Bible, avait résolu de venir se fixer auprès de nous à Ôsaka. Il nous y avait même suivis ; mais, obligé de retourner à Kyoto pour donner sa démission d’un petit emploi qu’il y occupait, il a été arrêté, accusé d’avoir voulu ouvrir Kyôto à la propagande du christianisme, et on ne l’a relâché qu’à la condition que lui, sa femme et ses enfants ne quitteraient pas la ville. »

III

Cependant, le 23 décembre 1871, une ambassade japonaise était partie pour les États-Unis et pour l’Europe. Elle avait à sa tête le prince Iwakura et comprenait des hommes comme Ôkoubo, Kido, Itô, Yamagoutsi, Tanaka. Dès son débarquement en Amérique, elle vit l’importance qu’on y attachait à la liberté religieuse. Elle ne tarda pas à constater qu’il ne suffisait pas de répondre, comme on le fai-