Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/24

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sait volontiers au Japon : « Tout l’homme peut être chrétien dans son cœur ; il n’y a que la pratique extérieure de cette religion qui ne soit pas permise. » Ôkoubo et Itô ayant été forcés d’aller chercher à Tôkyô quelques indications complémentaires pour leur mission diplomatique, on les chargea d’intervenir en faveur de plusieurs chrétiens de l’Église orthodoxe qui avaient été emprisonnés dans une ville du Nord. Ils télégraphièrent qu’ils avaient réussi (23 avril 1872). Leur dépêche fut mal interprétée ; on s’imagina qu’ils annonçaient la proclamation de la liberté de conscience dans leur patrie. Cette nouvelle, en quelques jours, fit le tour du monde. Or l’ordre avait été seulement donné aux fonctionnaires de se montrer plus respectueux de toutes les croyances, aucune des lois restrictives n’avait été rapportée.

L’ambassade, continuant son voyage, arriva à Londres à l’automne. À ce moment, une souscription était ouverte par la Westminster Gazette en faveur des chrétiens persécutés. Quand ils furent à Paris, une question fut posée par un député à M. de Rémusat, ministre des Affaires étrangères, au sujet de cette persécution. À Bruxelles, la foule, sur le passage des ambassadeurs, réclamait à grands cris la liberté des chrétiens. Iwakura et ses compagnons sentirent qu’il fallait agir et ils le firent sentir à Tôkyô. Au début de 1873, avant même leur retour, on lit enlever les affiches de proscription. En fait, cela équivalait à la proclamation de la liberté. Il y eut des cris de