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des missionnaires à éviter tout ce qui risquait d’être pris pour des provocations, des bandes populaires avaient essayé de troubler et d’empêcher les réunions du culte. Les prêtres bouddhistes ou chintoïstes, menacés dans leur domination et leurs privilèges, excitaient parfois la foule à des désordres.

Assez longtemps, d’ailleurs, le gouvernement avait cherché sa voie. Il avait, très sincèrement, établi un régime qu’il voulait être un régime de liberté. Mais il n’osait pas proclamer officiellement cette liberté. En 1872, pour suivre les usages des nations occidentales, il avait adopté le calendrier grégorien et choisi le dimanche comme jour de repos des écoles. Quelques mois après, il reculait devant son audace et décidait que, selon la tradition, les jours « le repos seraient les 1er, 6e, 11e, 16e, 21e et 26e de chaque mois ; élèves et professeurs des établissements officiels ne pourraient donc suivre les réunions du dimanche que lorsque ce jour coïnciderait avec l’un de ces quantièmes. Il avait admis des missionnaires dans ses écoles ; or, une fois, — c’était en 1872, — il s’avisait soudain d’interdire à des élèves du collège impérial de Tôkyô d’aller entendre tel de leurs professeurs prêchant l’Évangile. La mesure était presque aussitôt retirée ; mais ces hésitations n’étaient pas sans produire des inquiétudes[1].

  1. Il ne faut pas se lasser de répéter que le gouvernement mikadonal était en quelque sorte condamné à ces hésitations. Toutes les questions se posaient à la fois devant lui. C’est ce que