2o Les auteurs de flores récentes d’Asie n’hésitent pas à considérer les Anona, en particulier l’A. squamosa, qu’on rencontre çà et là avec l’apparence spontanée, comme naturalisés autour des cultures et des établissements européens[1].
3o Dans les nouvelles flores africaines déjà citées, l’A. squamosa et les autres, dont je parlerai tout à l’heure, sont indiqués toujours comme des espèces cultivées.
4o L’horticulteur Mac Nab a trouvé l’A. squamosa dans les plaines sèches de la Jamaïque[2], ce qui confirme les anciens auteurs. Eggers[3] dit celle espèce commune dans les taillis (thickets) des îles Saint-Croix et Vierges. Je ne vois pas qu’on l’ait trouvée sauvage à Cuba.
5o Sur le continent américain, on la donne pour cultivée[4]. Cependant M. André m’a communiqué un échantillon, d’une localité pierreuse de la vallée de la Magdelena, qui paraît appartenir à cette espèce et être spontané. Le fruit manque, ce qui rend la détermination douteuse. D’après la note sur l’étiquette, c’est un fruit délicieux, analogue à celui de l’A. squamosa. M. Warming[5] cite l’espèce comme cultivée à Lagoa Santa, du Brésil. Elle parait donc plutôt cultivée ou naturalisée à Para, à la Guyane et dans la Nouvelle-Grenade, par un effet des cultures.
En définitive, on ne peut guère douter, ce me semble, qu’elle ne soit d’Amérique et même spécialement des Antilles.
Corossol — Anona muricata, Linné. — En Anglais Sour sop.
Cet arbre fruitier[6], introduit dans toutes les colonies des pays tropicaux, est spontané aux Antilles ; du moins, on a constaté son existence dans les îles de Cuba, Saint-Domingue, la Jamaïque et dans plusieurs des petites îles[7] Il se naturalise quelquefois sur le continent de l’Amérique méridionale, près des habitations[8]. M. E. André en a rapporté des échantillons
- ↑ Hooker, Flora of brit. India, 1, p. 78 ; Miquel, Flora indo-batava, 1, part. 2, p. 33 ; Kurz, forest flora of brit. Burma, 1, p. 46 ; Stewart et Brandis, Forest of India, p. 6.
- ↑ Grisebach, Flora of brit. W. India, p. 5.
- ↑ Eggers, Flora of St-Croix and Virgin islands, p. 23.
- ↑ Triana et Planchon, Prodr. fl. novo-granatensis, p. 29 ; Sagot, Journ. soc. d’hortic., 1872.
- ↑ Warming, Symbolæ ad fl. bras., 16, p. 434.
- ↑ Figuré dans Descourtilz, Fl. méd. des Antilles, 2, pl. 87, et dans Tussac, Fl. des Antilles, 2, pl. 24.
- ↑ Richard, Plantes vasculaires de Cuba, p. 29 ; Swartz, Obs., p, 221 : P. Brown, Jamaïque, p. 255 ; Mac-Fadyen, Fl. Jamaïq., p. 7 ; Eggers, Fl. of Sainte-Croix, p. 23 ; Grisebach Fl. brit. W. India, p. 4.
- ↑ Martius, Fl. brasil., fasc. 2, p. 4 ; Splitgerber, Plant. de Surinam, dans Nederl. Kruidk. Arch., 1, p. 226.
Sénégambie, me paraît très extraordinaire, quoiqu’il s’agisse d’une espèce croissant dans des marais, c’est-à-dire offrant peut-être une habitation vaste.