Bigaradier. Son existence dans l’Inde doit donc être moins ancienne.
Dans l’archipel Indien, l’oranger doux était considéré comme venant de Chine[1]. Il se trouvait peu répandu dans les îles de la mer Pacifique à l’époque du voyage de Cook[2].
Nous revenons ainsi, par toutes les voies, à l’idée que la variété douce de l’oranger est sortie de Chine et de Cochinchine, et qu’elle s’est répandue dans l’Inde peut-être vers le commencement de l’ère chrétienne. A la suite des cultures, elle a pu se naturaliser dans beaucoup de localités de l’Inde et dans tous les pays tropicaux, mais nous avons vu que les semis ne donnent pas toujours l’oranger à fruit doux. Ce défaut d’hérédité, dans certains cas, est à l’appui d’une dérivation du Bigaradier en Oranger doux, qui serait survenue, à une époque lointaine, en Chine ou en Cochinchine, et aurait été propagée soigneusement à cause de sa valeur horticole.
Mandarines. — Citrus nobilis, Loureiro.
Cette espèce, caractérisée par son fruit plus petit que l’orange ordinaire, bosselé à la surface, sphérique, mais déprimé en dessus, et d’une saveur particulière, est maintenant recherchée en Europe, comme elle l’a été dès les temps les plus anciens en Chine et en Cochinchine. Les Chinois la nomment Kan[3]. Rumphius l’avait vue cultivée dans toutes les îles de la Sonde[4] et dit qu’elle venait de Chine, mais elle ne s’était pas répandue dans l’Inde. Roxburgh et sir Joseph Hooker ne la mentionnent pas, mais M. Clarke m’apprend que sa culture a pris une grande extension dans le district de Khasia. Elle était nouvelle dans les jardins d’Europe, au commencement du XIXe siècle, lorsque Andrews en publia une bonne figure dans le Botanist repository (pi. 608).
D’après Loureiro[5], cet arbre, d’une taille moyenne, habite en Cochinchine, et aussi, ajoute-t-il, en Chine, bien qu’il ne l’ait pas vu à Canton. Ce n’est pas une information précise sous le rapport de la qualité spontanée, mais on ne peut pas supposer une autre origine. Selon Kurz[6], l’espèce est seulement cultivée dans la Birmanie anglaise. Si cela se confirme, la patrie serait bornée à la Cochinchine et à quelques provinces de la Chine.
Mangostan. — Garcinia Mangostana, Linné.
Le Botanical magazine a publié une bonne figure (pi. 4847)
- ↑ Rumphius, Amboin., 2, c. 42.
- ↑ Forster, Plantæ esculentæ, p. 35.
- ↑ Bretschneider, On the value of chinese bot. works, p. 11.
- ↑ Rumphius, Amboin., 2, pl. 34, 35, où cependant la forme du fruit n’est pas celle de notre Mandarine.
- ↑ Loureiro, Fl. cochinch., p. 570.
- ↑ Kurz, Forest flora of brith Burma.