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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/226

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par son favori et confident Macrien, ardent païen, il ordonna d’abord l’exil des évêques et des prêtres [257], interdit les assemblées religieuses, fit emprisonner et martyriser ceux qui persévéraient. Puis, par un second édit [258], il décréta que les évêques, les prêtres et les diacres fussent décapités[1], et c’est ainsi que les chrétiens virent avec douleur mourir Sixte, évêque de Rome, son diacre Laurent, et Cyprien, l’immortel évêque de Carthage. Le proconsul Galère Maxime exécutait avec la plus fidèle cruauté l’édit de l’empereur. À Utique il fit décapiter, en une fois, cent cinquante-trois adorateurs du Christ (massa candida)[2]. Heureusement que Gallien [260-268] ne ressembla point à son père ! Il accorda la paix aux chrétiens, et à l’Église la joie de se voir, pour la première fois, légalement reconnue comme corporation religieuse (religio licita)[3]. Cette paix, qui se prolongea durant les années du règne de Claude, fut de nouveau interrompue par un édit [275] de persécution d’Aurélien [270-275]. Mais le meurtre de ce césar en empêcha l’exécution[4].

Les chrétiens jouirent alors, et jusqu’en 303, des dispositions bienveillantes de Dioclétien [284-305], si bien que, durant cette paix de quarante années, l’Église put à la fois se développer au dedans et s’étendre au dehors. Avec les augustes Dioclétien et Maxime Hercule régnaient les césars Constance Chlore et Caïus Galérius ; chacun d’eux était indépendant dans sa province. Eusèbe[5], qui, à dater de ce moment, devient historien contemporain, se réjouit de l’extension du Christianisme à cette époque, de la grandeur des églises élevées dans toutes les villes ; il vante la considération dont jouissent, à la cour impériale, les chrétiens qu’on revêt des charges les plus éminentes. Mais, à ce tableau de la prospérité de l’Église, il en ajoute un plus

  1. Euseb. VII, 10 sq. ; Cyprian. Ep. 82 (Opp. ed. posth. Baluz. unus ex monach. congreg. Sancti Mauri. Ven., 1728, p. 340).
  2. La tradition de la Massa candida, que Prudence célèbre, Περὶ στεφάνων, Hymn. XIII, 67 sq., repose sur un fait réel. Cf. August. Sermo 306 ; Tillemont, t. IV, p. 175 sq. ; Rauscher, 1. c., t. II, p. 96 sq.
  3. Euseb. VII, 13.
  4. Euseb. VII, 30 ; Lactant. loc. cit., 6.
  5. Euseb. VIII et IX ; Lactant. loc. cit., c.7-13.