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faits, alors même qu’ils paraissent contraires à ses convictions religieuses, mais à les rechercher, à les exposer consciencieusement, tels qu’ils sont, et à les juger avec justice et modération[1].


2o  À reconnaître, à avouer sans arrière-pensée les fautes de son Église. Le silence, dans ce cas, serait plus nuisible que favorable aux intérêts de cette Église[2].


Après cela, certes, l’historien ecclésiastique peut et doit manifester ouvertement sa conviction religieuse, en pénétrer profondément son œuvre ; alors seulement cette œuvre prend un caractère prononcé, qui peut et plaire et instruire. Cela devient évident surtout quand il traite des hérésies ; car l’Église a nettement déterminé, rigoureusement défini la vérité, et par là même repoussé et condamné toute opinion contraire au dogme formulé.

Ainsi doit nécessairement s’évanouir l’indifférence de la philosophie grecque et romaine. Quand il n’y avait aucune autorité supérieure et surnaturelle, aucune garantie d’infaillibilité et de vérités objectives, il fallait bien que les écoles de philosophie les plus opposées se reconnussent une autorité et des droits égaux[3].

§ 8. — Division de l’histoire d’après les divisions du temps.

On reconnaît généralement aujourd’hui combien est incommode et défectueuse la méthode d’exposer l’histoire année par année, siècle par siècle, règne par règne. On préfère suivre certaines périodes marquées, qui ont un caractère propre à les distinguer des périodes antérieures ou postérieures.

Ces périodes, correspondant aux phases diverses du développement vital de l’Église, deviennent une copie fidèle de la réalité, où les événements s’enchaînent tout en se distinguant. Chaque période se montre comme le résultat naturel de celle qui précède, comme la condition néces-

  1. Voyez Isaïe, V, 20.
  2. Bernard, Ep. 42 ad Henric. archiep. Senon. : Major erit confusio voluisse celare, cum celari nequeat.
  3. Cf. Cicéron, Quæstiones academicæ, II ; 36-41.