Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/47

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exemples plus divers, comment il pourra agir efficacement sur elles dans la situation présente de l’Église ; elle lui rend les services les plus réels dans l’étude des autres branches de la théologie, telles que le droit ecclésiastique, l’exégèse, la dogmatique et la morale.

Quant aux rapports existant entre les sciences théologiques et l’histoire de l’Église, celle-ci seule, remarquons-le bien, expose dans son origine, sa suite et son développement complet, l’œuvre de la rédemption accomplie par le Christ, et continuée par les Apôtres et leurs successeurs. Elle seule nous fait connaître l’action de la Rédemption sur l’humanité. Et comme d’ailleurs la révélation chrétienne est elle-même en grande partie de l’histoire, il en résulte jusqu’à l’évidence que l’histoire de l’Église n’est nullement une science auxiliaire de la dogmatique, mais qu’elle est la science mère, le fondement de toutes les autres sciences théologiques.

L’histoire profane, le jurisconsulte, l’homme d’État, l’historien littéraire, le philosophe ne peuvent se passer de l’histoire ecclésiastique.

À l’historien profane elle facilite l’intelligence des parties où la politique est dominée par l’influence religieuse. Elle montre au jurisconsulte, à l’homme d’État, que c’est du Christianisme que datent d’innombrables lois et maximes de droit et d’État, et que l’esprit chrétien a pénétré et vivifié la politique des temps nouveaux. Elle apprend au littérateur que, depuis la fondation de l’Église, c’est l’esprit chrétien qui a été le mobile de tous les grands mouvements littéraires. Elle révèle au philosophe l’heureuse direction imprimée à la philosophie par l’Évangile, en le mettant en rapport avec les grands penseurs du Christianisme, avec les Pères de l’Église, ces vrais et solides philosophes des temps anciens, avec les grands scolastiques du moyen âge, autres philosophes non moins vigoureux. Et de jour en jour il semble, en effet, qu’on sent davantage cette importance de l’histoire ecclésiastique, et qu’on verra bientôt se réaliser ces paroles de Kœthe : « L’avenir, et les académies surtout, démontreront les rapports intimes de l’histoire ecclésiastique avec l’ensemble de toutes les connaissances et de toutes les