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vaillé et moins coulant que celui de Socrate. Il est plus sévère dans ses jugements, sans être toujours certain de ce qu’il avance. En les comparant, il est facile de voir qu’ils écrivirent indépendamment l’un de l’autre. On a souvent prétendu que Théodoret, évêque de Cyr en Syrie, avait voulu compléter Socrate et Sozomène : il n’en est rien. Théodoret dit d’ailleurs que son dessein est de continuer Eusèbe. Son travail (320-428) est complet par lui-même et de beaucoup supérieur à celui de ses prédécesseurs[1]. L’eunomien Philostorge, de Cappadoce, composa une histoire ecclésiastique (300-423) pour faire l’apologie de l’Arianisme. Nous n’en avons plus que des fragments dans la Bibliothèque de Photius, patriarche de Constantinople. Théodore, lecteur à Constantinople, fit, au commencement du VIe siècle, un extrait de Socrate, Sozomène et Théodoret, en deux livres, et une continuation de Socrate (439-518). On n’a que quelques fragments de ce dernier ouvrage, conservés dans Nicéphore Calliste, historien grec du XIVe siècle. Evagre, avocat à Antioche, continua, au milieu du VIe siècle, Socrate et Théodoret (431-594)[2]. Il faut encore faire ici mention des historiens qui écrivirent au VIe siècle, à Constantinople, qu’on a appelés les bizantins, et dont nous parlerons au § 17.

§ 15. — Historiens ecclésiastiques latins.

L’Église d’Occident resta en arrière de l’Église grecque. Ses historiens ne firent point de recherches par eux-mêmes, point de travaux originaux ; ce ne furent que des traducteurs ou des compilateurs des historiens grecs.

  1. Holzhausen, de Fontibus quibus Socr., Sozom. ac Theodoret. in scribenda hist. sua usi sunt. Gœtt., 1825.
  2. Eusebii, Socr., Sozom., Theodoreti et Evagr., item Philostorgii lectoris quæ exstant historiæ, eccl. græce et latine ed. H. Valesius, cum adnotat. Paris, 1659. 3 t. in-f. ; ed. II, 1677 ; Mogunt., 1672. Ed fautive, une autre plus correcte fut publiée à Amst., 1695. Scriptores græci cum notis Valesii, ed. G. Reading. Cantabr., 1720, 3 t. in-f. Zimmermann, Francf., 1822, 2 t. in-8. Heinichen. Lipsiœ, 1827-28, 3 t. in-8. Euseb., Hist. eccles., lib. X ad codd. manuscr. recens. Ed. Burton. Oxon. 1838, 2 t. in-8.