Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

De toutes parts se dégageaient des émanations embaumées, qui remplissaient les poumons et montaient au cerveau…

Particularité curieuse ! Tous ces sapins, — dont quelques-uns gisaient sur le sol, morts de vieillesse ou abattus par les grands vents, — tenaient, suspendues et flottant à leurs rameaux, de longues barbes blanches formées par les racines adventices des nombreux lichens adhérents à l’écorce de ces arbres.

Jean et Maurice approchaient du moine. Ils le cherchent. Mais, ô déception ! à sa place ils ne trouvent qu’une colonne de basalte sans forme distincte. Le capucin s’est changé en un bloc de pierre comme pour punir la curiosité des deux jeunes touristes.

Du reste, de là la vue s’étendait sur le magnifique cadre de la vallée. Que serait-ce lorsqu’on atteindrait le puy de Sancy, qui levait au midi sa tête pointue comme une flèche !

Ils disposèrent sur l’herbe les apprêts de leur déjeuner, s’apprêtant à y faire honneur avec l’appétit d’une promenade matinale.

Ils décidèrent, alors, de faire le tour de la vallée par le haut des montagnes et d’arriver au plus élevé des puys du groupe en suivant les crêtes.

Cette route, sans être impraticable, présente de grands dangers. Mais le petit Parisien avait besoin de fortes émotions : il eut l’art de persuader son camarade, — qui ne demandait pas mieux que de se laisser gagner.

Le grand air des montagnes avait certainement grisé ces deux émancipés.