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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

moins grande place dans le monde qu’un humble savant du dix-septième siècle, Denis Papin, natif de cette ville, et l’un des premiers inventeurs de la machine à vapeur. Il était fils d’un médecin protestant et médecin lui-même. On raconte qu’un jour de l’eau bouillait devant lui dans un vase couvert, et il remarqua que la vapeur soulevait par moments le couvercle et le laissait retomber dès qu’elle s’était échappée ; ce fut le point de départ de sa découverte. Laville lui a dressé une statue, méritée autant par la grandeur de son invention que par les tribulations d’une vie finie dans la pauvreté. Ses compatriotes lui ont, vous le voyez, rendu justice…

La journée du lendemain se présenta superbe. Après une courte délibération avec Modeste Vidal, M. Pascalet décida que cette journée serait consacrée au château de Chaumont. Ce château est situé à environ quatre lieues au sud-ouest de Blois, sur une colline qui domine la Loire. On trouve à Blois des voitures qui y conduisent. Nos touristes roulèrent bientôt vers Onzain en longeant la rive droite du fleuve. C’est à Onzain que l’on aperçoit, sur la rive gauche de la Loire, le château de Chaumont sous son plus bel aspect. À Escure, un pont suspendu de six travées permet le passage du fleuve.

Le château de Chaumont, entièrement gothique, avec son pont-levis, sa poterne, sa herse, parle vivement à l’imagination des siècles passés.

Le coteau qu’il domine et qui lui a donné son nom est escarpé. M. Pascalet et ses amis le gravirent par un escalier creusé dans le roc, et firent une station sur une petite plate-forme qui sert d’emplacement à l’église du village.

Reconstruit au quinzième siècle par les seigneurs d’Amboise, le château se compose à l’extérieur, du côté de la plaine, de deux corps de logis irréguliers, flanqués d’une très grosse tour à chaque angle, et réunies au pavillon de la voûte d’entrée par deux autres tours pourvues de mâchicoulis ; toutes ces tours sont terminées par des toits en pointes.

M. Pascalet et ses deux « secrétaires » — Jean passant devant — pénétrèrent dans le château, et cette fois, on ne manqua pas de se renseigner tout d’abord sur le sergent « bleu » qu’il importait tant au jeune garçon de découvrir. Le nom de Vincent Isnardon était inconnu au château.

— Patience, mon enfant, dit le vieux savant au petit Parisien, il y en a tant de châteaux dans ce pays ! Notre recherche est à peine commencée.

La cour d’honneur du château se présentait entourée de bâtiments portant tous les caractères de l’architecture française qui précéda immédiatement la Renaissance. Un corps de logis, flanqué de deux tours qui commandaient