Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mis en liberté depuis l’insinuation, sans doute parce qu’ils craignaient que la délivrance de ces prisonniers ne cachât quelque manœuvre. En 1442, le mardi des Rogations, ne trouvant plus dans les prisons du château trois Anglais déserteurs qu’ils y avaient vus la veille et qu’on avait mis en liberté, ils se rendirent à une hôtellerie près de la porte Jehan le Queu (paroisse de Saint-Denis du Mont) où ils avaient appris qu’étaient ces Anglais, et les interrogèrent. Ils allaient, nous l’avons dit, dans toutes les prisons de la ville, sans exception ; ils n’oubliaient donc pas celles de la Barbacane, petit château qui existait autrefois au bout du pont de pierre de Rouen ; ils visitaient les prisons de la Fontaine-Jacob, juridiction inférieure établie hors le faubourg Martainville ; celles d’Emandreville, autre juridiction dans le faubourg Saint-Sever ; de Saint-Gervais, dans le faubourg de ce nom. Enfin, comme il arrivait quelquefois que des personnes de distinction, au lieu d’être écrouées dans les prisons, étaient confiées à la garde des huissiers ou sergens, qui en répondaient à la justice, les députés du chapitre, après avoir visité toutes les prisons de la ville, « entroient avec la mesme auctorité, ès maisons des huissiers et sergentz, pour apprendre s’ilz cachoient aucun prisonnier[1]. »

  1. Réfutation de la response et escrit de M. Denys Bouthillier, contre la defense du privilege de saint Romain, archevesque de Rouen, page 153.